En France, près d’un tiers des copropriétés souffrent de problèmes majeurs de performance énergétique, devenant ainsi des passoires thermiques. Malgré des réglementations en place et une prise de conscience croissante, la majorité des copropriétés n’ont pas encore réalisé les diagnostics ou les travaux nécessaires. La rénovation énergétique des copropriétés représente un enjeu central pour réduire la précarité énergétique et améliorer la qualité de vie des habitants. Comment surmonter les nombreux obstacles qui freinent cette transition ?
La rénovation énergétique des copropriétés est à la traîne !
Un parc immobilier à rénover d'urgence
La France compte 44 % de son parc immobilier en habitat collectif, dont 35 % sont classés F ou G dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces logements, appelés passoires thermiques, consomment énormément d'énergie, aggravant ainsi la précarité énergétique des résidents. Pourtant, les copropriétés sont en retard : selon une étude de PrimesEnergie.fr, plus de la moitié des copropriétés concernées n'ont pas encore réalisé leur DPE collectif, malgré l'échéance imminente du 1ᵉʳ janvier 2025. Le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT), obligatoire depuis début 2024, n'est toujours pas lancé dans de nombreuses copropriétés.
Plusieurs obstacles ralentissent la rénovation énergétique des copropriétés. Tout d'abord, un manque d'information est criant : 20 % des copropriétaires ignorent l'existence du PPT, tandis que 64 % déplorent un manque de connaissances sur les enjeux énergétiques dans leur immeuble. Ensuite, la mobilisation collective fait défaut, notamment en raison de divergences d'opinion au sein des copropriétaires. Enfin, le coût élevé des travaux reste un frein considérable. 77 % des copropriétaires estiment que le reste à charge est trop important, et les fonds de travaux constitués depuis 2015 ne suffisent pas à compenser ce manque de financement.
Les solutions de financement encore méconnues pour rénover les copropriétés
Bien que des dispositifs comme MaPrimeRénov' existent pour faciliter les rénovations énergétiques, ils sont encore peu connus des copropriétaires. Environ 71 % des copropriétaires ignorent l’existence ou les conditions d’accès à ces aides, et 69 % jugent les démarches administratives trop complexes. Dans un contexte de déficit public croissant, l'inquiétude autour de la pérennité de ces aides se fait sentir : 60 % des copropriétaires anticipent même la disparition de certains dispositifs de soutien. Cela rend urgent la mise en place d'une information plus claire et d'un accompagnement renforcé pour les copropriétés.
L'une des mesures phares de la rénovation énergétique est l'interdiction progressive de la location des passoires thermiques. Cependant, cette mesure, bien qu'incitative, ne produit pas les effets escomptés. Seulement 31 % des copropriétés ont engagé des discussions sur des projets de rénovation depuis son entrée en vigueur. L'absence de sanctions immédiates et le coût des travaux expliquent ce manque d'empressement. Pourtant, l'enjeu est de taille : il concerne autant les propriétaires occupants que les bailleurs, tous confrontés à la nécessité d'améliorer la performance énergétique de leurs immeubles pour en garantir la valeur et le confort des résidents.