Consommation : la Fast Fashion a détruit des centaines de milliers d’emplois en France

L’association Amis de la Terre, reprenant les chiffres de l’ADEME, a publié un rapport plus qu’alarmant sur l’impact de la fast-fashion sur l’environnement, mais aussi sur le marché de l’emploi français. En conséquence, l’association a déposé une plainte afin de lever le voile sur les pratiques des grandes enseignes de la fast-fashion.
Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 27 novembre 2024 à 10h26
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Consommation : la Fast Fashion a détruit des centaines de milliers d’emplois en France - © Economie Matin
41,4 %En 2021, la Chine représentait 41,4 % des parts de marché mondial dans le secteur textile et habillement.

La fast fashion : une machine à polluer et à précariser

L’industrie de la fast fashion laisse des traces environnementales et humaines considérables. D’après l'association Amis de la Terre, qui a déposé une plainte suite à son rapport auprès des autorités françaises, chaque Français achète environ 40 vêtements et 4 paires de chaussures par an. Cette consommation effrénée, encouragée par des prix bas et un marketing incessant, provoque des ravages écologiques. Comme le souligne l'association, la production textile, du traitement des matières premières à la teinture, utilise d’importantes quantités d’énergie et de produits chimiques. Conséquence : ces processus rejettent des polluants dans l’air, les sols et les eaux, et génèrent des tonnes de microplastiques dans les océans chaque année. Par exemple, les textiles synthétiques libèrent entre 0,2 et 0,5 million de tonnes de microplastiques par an dans les mers du globe selon les deux organismes.

Le transport des vêtements, en particulier par avion, aggrave la situation. « Le transport en avion d’un t-shirt produit au Bangladesh génère 14 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que son transport par bateau », indique l’ADEME.  L'organisme ne manque pas de souligner l'impact du commerce en ligne qui favorise les achats impulsifs : environ 5,6 millions de tonnes de CO2 sont ainsi générées annuellement en Europe par ces pratiques.

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Une responsabilité partagée

Outre l'impact environnemental de la fast-fashion, l'association Amis de la Terre et l'ADEME pointent du doigt les conditions de travail des ouvriers dans la filière textile. Plus de la moitié des vêtements vendus en France sont produits en Asie, souvent dans des usines aux normes sociales et environnementales que l'on pourrait qualifier de... laxistes.
Les coûts de production y sont bas, ce qui signifie que les salaires des employés de la filière le sont aussi (0,04 euro par vêtement, pour des journées de travail pouvant atteindre 18 heures selon le rapport), ce qui alimente  la situation de précarité des travailleurs, et ce qui contribue, in fine, à la destruction de milliers d’emplois dans le secteur textile européen : pas moins de 15 000 selon l'ADEME depuis 2019, et 300 000 depuis 1990. L’association Amis de la Terre et l'ADEME encouragent vivement les consommateurs à ralentir leur consommation, notamment via la méthode « BISOU », qui les invite à se poser cinq questions avant d’acheter. En plus de la plainte déposée, l'association a mis en ligne une plateforme qui donne la possibilité aux consommateurs français, ainsi qu'aux employés du secteur, de dénoncer les abus des grandes enseignes de fast-fashion, tels que la destruction d’invendus, le greenwashing et les conditions de travail inhumaines.
Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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