Dans un contexte économique mondial en perpétuelle évolution, l’Italie cherche à protéger et renforcer son secteur industriel, notamment dans le domaine de l’automobile. Lors d’une rencontre clé dédiée au Made in Italy et aux chaînes de production, le ministre italien du Made in Italy, Adolfo Urso, a annoncé des mesures cruciales qui imposent des conditions strictes aux constructeurs automobiles chinois désireux de produire sur le sol italien.
Industrie automobile : les conditions strictes imposées par l’Italie aux constructeurs chinois pour produire localement
Industrie automobile : les conditions strictes imposées par l’Italie aux constructeurs chinois pour produire localementL'utilisation de composants européens et italiens
Le ministre Adolfo Urso a clairement indiqué que l’Italie n’acceptera pas de partenariats avec les constructeurs chinois sans contreparties significatives. En effet, il est désormais obligatoire pour ces derniers d’utiliser des composants européens et italiens dans la fabrication de leurs véhicules s'ils souhaitent implanter leur production en Italie. Cette mesure vise non seulement à protéger les intérêts économiques de l'Italie mais aussi ceux de l'Europe dans son ensemble.
Urso a ainsi souligné l'importance de cette décision : « Les accords que nous avons signés prévoient l’utilisation de composants européens et italiens. Ils renforceront ainsi nos chaînes de production et l'emploi. Nous sommes contre tous ceux qui pensent pouvoir contourner les barrières tarifaires en assemblant des produits sur notre continent ». Cette déclaration montre la volonté ferme du gouvernement italien de contrôler les flux économiques et de maintenir une souveraineté industrielle face à la montée en puissance des constructeurs chinois.
Le rejet de la stratégie de Stellantis
Le ministre Urso a également profité de cette rencontre pour critiquer ouvertement la stratégie actuelle de Stellantis, un des principaux groupes automobiles mondiaux, qui assemble des voitures Leapmotor avec des composants chinois dans son usine en Pologne. Selon le ministre, cette stratégie contrevient aux efforts entrepris pour renforcer la production européenne et italienne.
Il a toutefois exprimé la volonté du gouvernement de collaborer avec Stellantis pour augmenter la production en Italie, en ajoutant que des signaux négatifs avaient été reçus de la part du constructeur. Cette position montre l'engagement du gouvernement italien à maintenir et développer une industrie automobile forte et indépendante en Italie, en collaboration avec des acteurs locaux et internationaux qui respectent les conditions imposées par l’État.
Perspectives et enjeux pour l'avenir de l'automobile en Italie
Ces nouvelles mesures posent plusieurs questions sur l'avenir de l'industrie automobile en Italie, notamment sur les acteurs chinois qui accepteront ces conditions pour produire en Italie, les marques qu'ils proposeront, et les types de composants européens qu'ils utiliseront. L'objectif est de prévenir ce que certains voient comme un potentiel « cheval de Troie » de Pékin au cœur de l'Europe, en assurant que la production locale ne soit pas simplement un assemblage de pièces chinoises mais bien une réelle valorisation du savoir-faire européen.
Cette décision du gouvernement italien marque une étape significative dans la protection et la promotion de l'industrie italienne, tout en posant des conditions strictes aux nouveaux entrants sur le marché, ce qui pourrait avoir des répercussions majeures sur les relations économiques entre l’Europe et la Chine.