Alors que la Colombie fait face à une sécheresse dévastatrice, Coca-Cola se retrouve au cœur d’une controverse majeure. La multinationale est accusée d’avoir capté de l’eau de manière excessive dans une région déjà en proie au rationnement. Les autorités ont ouvert une enquête.
Coca-Cola : une enquête ouverte pour avoir exploité de l’eau en pleine sécheresse
Une accusation de captation excessive d’eau en pleine crise hydrique
Coca-Cola est accusé d’avoir capté des milliers de litres d’eau par jour dans la municipalité de La Calera, une région de Colombie gravement touchée par la sécheresse. Cette situation a été dénoncée par plusieurs médias locaux, citant des sources qui pointent du doigt la marque Manantial, détenue par Coca-Cola. En effet, le 11 août 2024, le site d’information Voragine a révélé que Manantial, l’une des sept embouteilleuses de Coca-Cola en Colombie, prélevait plus de 279 000 litres d’eau par jour d’une rivière à La Calera. Malgré les restrictions sévères imposées à la population en raison de la crise hydrique, l’entreprise aurait continué à extraire de l’eau sans restriction.
Les conséquences de cette exploitation excessive d’eau sont alarmantes. Les habitants de Bogotá et des environs, déjà affectés par des coupures d’eau fréquentes depuis avril, voient leur accès à l’eau potable encore plus compromis.En parallèle, les agriculteurs de la région subissent de plein fouet les effets de la sécheresse, ce qui exacerbe leur situation déjà précaire. L’écosystème local est également en danger, avec des rivières asséchées et une faune et une flore en péril.
La pression sur Coca-Cola
Face à ces accusations, les autorités colombiennes, via la Corporation autonome de Cundinamarca (CAR), ont lancé une enquête le 26 aout 2024 pour vérifier les faits rapportés. L’objectif est de comprendre l’étendue de la captation d’eau par Coca-Cola et d’évaluer si ces pratiques respectent les régulations en vigueur. Alfred Ballesteros, directeur de la CAR, a souligné que la priorité doit être donnée à la consommation humaine plutôt qu’aux activités industrielles, indiquant que des mesures pourraient être prises pour réorienter l’usage de l’eau en faveur des communautés locales.
Dans ce contexte de crise, Coca-Cola a tenté de se défendre en affirmant respecter les lois environnementales et en mettant en avant ses programmes de conservation de l’eau. Toutefois, ces justifications peinent à convaincre les organisations écologistes et la population locale, qui réclament plus de transparence et des actions concrètes. Manantial dispose d’une licence l’autorisant à extraire 3,23 litres d’eau par seconde à La Calera depuis 1981. Cela représente le volume d'une quarantaine de piscines olympiques.