Antarctique : le glacier de l’Apocalypse va-t-il disparaitre ?

Dans une série d’études publiées le 20 mai 2024 dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs alertent sur la fonte « vigoureuse » du glacier Thwaites, surnommé «  glacier de l’Apocalypse ». Ils redoutent que celle-ci se traduise par une hausse plus importante que prévu du niveau des mers.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 22 mai 2024 à 17h30
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Antarctique : le glacier de l’Apocalypse va-t-il disparaitre ? - © Economie Matin

De l'eau chaude salée s'infiltre sous le glacier de l'Apocalypse

Les dernières études sur le glacier Thwaites sont loin d'être rassurantes. Ce glacier situé en Antarctique et qui s'étend sur une superficie de 192 000 km2, soit quatre fois la taille de la France, et qui a une épaisseur de 800 à 1000 m, est surnommé le glacier de l'Apocalypse en raison de son fort potentiel à libérer une quantité massive d'eau dans l'océan. Découvert en 1940, celui-ci est sous haute surveillance de la part de la communauté des scientifiques depuis les années 1980.

Dans une série d'études publiées le 20 mai 2024 dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs alertent sur la fonte « vigoureuse » du glacier Thwaites qui serait due à l'infiltration d'eau chaude salée sous sa surface sur plusieurs centaines kilomètres : « Ces intrusions rendent le glacier plus sensible au réchauffement des océans et plus susceptible de s'effondrer», alerte Eric Rignot, professeur à l'université de Californie à Irvine. Les scientifiques s'inquiètent du fait que ce glacier, qui est déjà responsable de 4 % de la hausse du niveau de l'océan, puisse avoir un impact bien plus important que prévu.

Des répercussions catastrophiques à l'échelle mondiale

D'après les chercheurs, si le glacier Thwaites venait à fondre entièrement, il pourrait contribuer à élever de 60 cm le niveau de la mer. Une telle catastrophe aurait des conséquences dévastatrices pour les populations côtières du monde entier : Vancouver, Miami, le Bangladesh et bien d'autres lieux pourraient ainsi se voir submergés par la montée de l'eau. En conséquence, des millions de personnes seraient obligées de se déplacer, et les économies de nombreux pays seraient fragilisées, voire même anéanties.

La fonte accélérée du glacier de l'Apocalypse ne menace pas seulement les populations côtières du monde entier, mais aussi la faune riche et diverse de l'Antarctique et des océans. Les colonies de manchots, par exemple, mais aussi les phoques, les oiseaux marins et autres espèces seraient directement impactées du fait qu'ils dépendent de la banquise et des icebergs pour se nourrir, se reproduire et se protéger des prédateurs. La disparition de la banquise entraînerait également une diminution du krill, un petit organisme dont se nourrissent notamment les baleines, les phoques et les poissons. Les effets de la fonte du glacier Thwaites pourraient également entrainer des courants marins transportant des polluants et des espèces marines vers d'autres régions du globe.

Mieux comprendre le phénomène de fonte et limiter l'impact du réchauffement climatique

Malgré l'urgence de la situation, les moyens alloués à la recherche sur les glaciers et les calottes glaciaires restent largement insuffisants. Ce scénario apocalyptique n'en est pour autant pas certain. Néanmoins, les scientifiques alertent sur le besoin d'investissements nécessaires à une meilleure compréhension et à une meilleure évaluation des impacts que pourrait provoquer la fonte des glaciers.
Ils appellent également l'ensemble de la communauté internationale à accélérer ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter tant que faire ce peu le réchauffement climatique.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

1 commentaire on «Antarctique : le glacier de l’Apocalypse va-t-il disparaitre ?»

  • Rastignac

    A l’instar des siècles précédents, il serait grand temps d’aller en Antarctique y coupler des gros blocs de glace pour ensuite les tracter en Europe comme nous le faisions au 19e siècle avant l’invention de l’électricité et donc des frigos!!!!…
    Et le plus tôt serait le mieux….

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