Le chômage baisse en France, annonce la Dares (La Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), rattachée au ministère du Travail. Mais dans le détail, ce n’est pas tout à fait grâce à la reprise économique. Ce sont surtout les radiations par Pôle emploi qui font baisser le total. Explications.
Chômage : la baisse est liée… au record de radiations par Pôle emploi
Plus de 5 millions de chômeurs en France fin 2022
La Dares a publié le 25 janvier 2023 les données concernant le chômage. Et, bonne nouvelle : le nombre de chômeurs de catégorie A est en baisse de 3,8% sur le trimestre et même 9,4% sur un an. Il y aurait en France 2,834 millions de chômeurs sans emploi dans le pays tenues de chercher un emploi.
Mais elles sont loin d’être les seules personnes au chômage dans l’Hexagone. Il faut ajouter les personnes en catégories B et C, ayant donc une activité partielle. 2.279.300 chômeurs de plus, pour un total de 5.113.400. La France compte donc plus de 5 millions de chômeurs.
Pour ces trois catégories confondues, il y a une baisse : 39.600 personnes de moins au dernier trimestre 2022 par rapport au précédent. Soit une baisse de 0,8% sur le trimestre, et 5,2% sur un an.
Le chômage baisse… mais attention aux radiations record
La baisse du nombre de chômeurs de catégorie A, 112.100 inscrits en moins, est déjà à prendre avec des pincettes. Car dans le même temps, il y a eu une augmentation du nombre de chômeurs de catégorie B (+39.000) et de catégorie C (+34.000). Ce qui limite un peu la baisse. Mais ce sont surtout les radiations qui atteignent des niveaux inédits.
Au dernier trimestre 2022, selon les données de la Dares, seulement 87.800 chômeurs sont sortis des listes pour avoir trouvé un emploi. Et seulement 62.600 pour avoir trouvé un stage ou une formation (catégories A, B et C confondues).
Inversement, ils sont 255.000 à être sortis des listes pour « défaut d’actualisation ». Et 52.900 pour « radiation administrative ». Des nombres qui explosent : +12,4% et +10,4% respectivement, sur un trimestre.
Plus de 300.000 personnes qui ne sont plus comptées comme chômeurs, mais qui n’ont pas justifié leur sortie des listes de Pôle emploi par une reprise d’emploi. Or, si seulement un cinquième de ces personnes (60.000) a été supprimé des listes alors qu’elle n’a toujours pas d’emploi, cela efface totalement la baisse du chômage annoncée par la Dares pour le dernier trimestre 2022.
Les seules radiations administratives du dernier trimestre 2022 sont d’ailleurs supérieures à la baisse annoncée par Pôle emploi.