Chaudières à gaz : voici pourquoi elles vont coûter bien plus cher en 2025

À partir du 1er janvier 2025, installer une chaudière à gaz à haute performance énergétique coûtera plus cher. Une décision qui, sous couvert de transition écologique, alourdit une fois de plus la facture des Français.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 27 décembre 2024 à 6h13
Chaudières à gaz : voici pourquoi elles vont coûter bien plus cher en 2025
Chaudières à gaz : voici pourquoi elles vont coûter bien plus cher en 2025 - © Economie Matin
5,5%la TVA sur les chaudières à gaz était à 5,5%.

Pour les ménages qui avaient des projets pour changer de type d’énergie, c’est un véritable coup de massue. Une augmentation des taxes, qui aurait de fait pu être évitée, est en effet à l’origine de l’augmentation annoncée des prix des chaudières à gaz. Et c’est l’État qui en sera le seul gagnant...

Chaudières à gaz THPE : la TVA évolue dès janvier 2025

C’était un cadeau de Noël dont personne ne voulait. Le 24 décembre 2024, à quelques jours de l’échéance, le Journal officiel a publié un arrêté relevant la TVA sur les chaudières à gaz THPE (très haute performance énergétique) de 5,5 % à 10 %. Une mesure passée sous les radars d’un grand nombre de ménages, mais qui pourrait peser lourd sur leur pouvoir d’achat.

Pour une installation moyenne de 5 000 euros, c’est 250 euros supplémentaires qui s’ajouteront à la facture. Une somme qui, isolée, peut sembler marginale mais qui, dans un contexte de hausse généralisée des prix de l’énergie, devient un véritable poids. Pour beaucoup, cette décision est vécue comme un signe de plus que les ménages français doivent porter seuls le fardeau de la transition écologique.

Les chaudières à gaz ne vont pas dans le sens de la transition écologique

Le gouvernement a justifié cette augmentation par une volonté de réorienter les aides publiques vers des technologies plus écologiques, comme les pompes à chaleur. Les chaudières à gaz, consommant une ressource non renouvelable et, au contraire, très polluante, ne répondent plus aux critères qui permettront de réduire l’empreinte carbone et les émissions du pays. Pourtant, le timing de cette décision, en pleine crise énergétique et sans budget voté pour 2025, laisse perplexe.

Le gouvernement Barnier avait initialement prévu de faire grimper la TVA à 20 %, mais la censure parlementaire l’a obligé à revoir ses ambitions à la baisse. « En l’absence de loi de finances, on ne pouvait que passer d’un taux réduit à un autre taux réduit », explique le ministère. Résultat : un compromis en demi-teinte qui frustre autant qu’il inquiète. Finalement, les ménages ont échappé au pire… pour l’instant. Rien ne dit que le gouvernement ne va pas encore augmenter la TVA des chaudières à gaz lors du vote du Budget 2025 attendu dans les premiers mois de l’année prochaine.

Si certaines prestations, comme l’entretien ou la réparation des chaudières, restent taxées à 5,5 %, la hausse sur les équipements ne passe pas. « Notre organisation déplore que les chaudières THPE soient exclues de ce dispositif à taux réduit pour les remplacements d'appareils, même en cas d’utilisation de biocombustibles !!! », déplore le Synasav, le syndicat des entreprises de maintenance en génie climatique, qui craint une chute des commandes et une explosion des factures pour les ménages modestes.

Hausse de la TVA sur les chaudières à gaz : un choix économique ou politique ?

Cette hausse de TVA intervient dans un contexte explosif. Le rejet du projet de loi de finances 2025 a plongé le gouvernement dans une crise politique majeure, l’obligeant à gouverner par décrets et arrêtés. Mais était-il nécessaire d’ajouter une charge supplémentaire à des foyers déjà fragilisés par des factures énergétiques record ? La question mérite d’être posée.

Les chaudières THPE (Très haute performance énergétique), pourtant considérées comme un compromis acceptable entre performance énergétique et coût d’installation, sont ainsi poussées vers la sortie au profit de solutions comme les pompes à chaleur, trois fois plus coûteuses en moyenne. Une orientation qui, bien que justifiable sur le papier, risque de priver de nombreux ménages d’une alternative abordable.

Les ménages face à un dilemme : payer plus cher ou payer plus cher

Pour les particuliers, le message est clair : il faut s’adapter ou payer. Ceux qui auront eu la prévoyance de signer un devis avant le 1er janvier 2025, et d’y joindre un acompte, bénéficieront encore du taux réduit à 5,5 %. Mais pour les autres, il faudra choisir entre absorber cette hausse ou se tourner vers des équipements plus coûteux mais favorisés par les subventions publiques, comme les pompes à chaleur. Pour beaucoup, cette décision sonne comme une double peine.

La hausse de la TVA sur les chaudières à gaz soulève de plus une question fondamentale : comment concilier urgence climatique et justice sociale ? Alors que les pompes à chaleur monopolisent les aides publiques, les chaudières THPE, pourtant moins polluantes que les modèles qui les ont précédées, sont reléguées au rang de technologie obsolète. Une stratégie qui pourrait bien se retourner contre ses instigateurs si elle alimente le sentiment d’exclusion des classes populaires dans la transition énergétique.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Aucun commentaire à «Chaudières à gaz : voici pourquoi elles vont coûter bien plus cher en 2025»

Laisser un commentaire

* Champs requis