Selon un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) publié le 25 juillet 2024, intitulé « La chaleur au travail : Implications pour la sécurité et la santé », les conditions de travail se détériorent sous l’effet de la hausse des températures. La canicule qui frappe la France en cette fin de juillet 2024 est bien là pour nous le rappeler.
Chaleur, canicule et travail : plus de 4.000 morts par an !
Mais les conséquences de cette augmentation des températures sont dramatiques sur tous les plans. La santé des travailleurs est en danger… et l’absence de mesures adéquates coûte cher aux entreprises.
Explosion des maladies pour cause de chaleur
Le stress thermique est une cause majeure de maladies professionnelles. Il peut provoquer des coups de chaleur, des maladies cardiaques, pulmonaires et rénales, et dans les cas les plus graves, conduire à la mort.
En 2020, 4 200 travailleurs ont perdu la vie à cause des vagues de chaleur, et 231 millions de travailleurs ont été exposés à des conditions thermiques dangereuses, soit une augmentation de 66% par rapport à l'an 2000. Des chiffres qui soulignent l'urgence d'une action concertée pour améliorer les conditions de travail alors que la situation n’ira sans aucun doute pas en s’améliorant.
Gilbert F. Houngbo, Directeur général de l'OIT, a déclaré : « Alors que le monde continue de lutter contre la hausse des températures, nous devons protéger les travailleurs contre le stress thermique tout au long de l'année. La chaleur excessive crée des défis sans précédent pour les travailleurs du monde entier tout au long de l'année, et pas seulement pendant les périodes de canicules intenses. »
Le stress thermique coûte des milliards chaque année
L'impact économique du stress thermique est aussi considérable. Les coûts associés aux maladies et accidents liés à la chaleur représentent une part de plus en plus élevée du PIB national, en particulier dans les économies à faibles et moyens revenus. Selon les estimations de l'OIT, les blessures dues à la chaleur excessive sur le lieu de travail peuvent coûter jusqu'à 1,5 % du PIB de ces pays.
Les entreprises sont également directement impactées par la chaleur excessive. Les pertes de productivité liées à la chaleur représentent un coût économique. Rien qu’en 2020, les pertes de revenus et les frais de traitement médical associés au stress thermique pourraient atteindre jusqu'à 361 milliards de dollars dans le monde. Ces pertes sont dues à l'absentéisme, à la réduction de l'efficacité des travailleurs et aux coûts de santé accrus.
L’ensemble du monde est frappé par le stress thermique
Afrique
L'Afrique est la région la plus touchée, avec 92,9 % de la main-d'œuvre exposée à des conditions de chaleur excessive. Cette région enregistre également la plus forte proportion d'accidents du travail liés à la chaleur, avec 7,2 % de l'ensemble des accidents du travail.
Les Amériques
Les Amériques ont vu la proportion d'accidents du travail dus à la chaleur augmenter de 33,3 % depuis l'an 2000, la hausse la plus rapide parmi toutes les régions. Actuellement, 6,7 % des accidents du travail dans cette région sont imputables à la chaleur excessive.
États arabes et Asie-Pacifique
Dans les États arabes et la région Asie-Pacifique, respectivement 83,6 % et 74,7 % de la main-d'œuvre sont exposés à la chaleur excessive, des chiffres largement supérieurs à la moyenne mondiale. Ces régions doivent mettre en place des mesures adaptées pour protéger leurs travailleurs contre les risques thermiques.
Europe et Asie centrale
L'Europe et l'Asie centrale ont connu une augmentation de 17,3 % de l'exposition à la chaleur excessive entre 2000 et 2020. Cette région a également enregistré une hausse de 16,4 % des accidents du travail liés à la chaleur sur la même période, presque le double de l'augmentation mondiale moyenne.
Région | Exposition à la chaleur (%) | Augmentation des accidents du travail liés à la chaleur (%) | Proportion d'accidents du travail dus à la chaleur (%) |
---|---|---|---|
Afrique | 92,9 | 17,3 | 7,2 |
Amériques | 74,7 | 33,3 | 6,7 |
États arabes | 83,6 | 16,4 | 5,4 |
Asie-Pacifique | 74,7 | 16,4 | 6,2 |
Europe et Asie centrale | 66,2 | 17,3 | 5,3 |