La centrale nucléaire de Cattenom en Moselle voit son réacteur numéro 1 s’arrêter temporairement. Cette pause de cent jours, décidé par Électricité de France (EDF) malgré l’absence de défaillances techniques, répond à une conjoncture énergétique exceptionnelle.
Énergie : la France produit trop d’électricité, une centrale nucléaire arrêtée
La centrale nucléaire de Cattenom se stoppe cent jours
Alors que la demande en électricité fluctue, EDF a opté pour un arrêt temporaire de certains réacteurs pour ajuster l'offre. À Cattenom, cela se traduit par un arrêt de 100 jours du réacteur numéro 1 à partir du 4 mai 2024, décision prise sans urgence ni panne. Jérôme Le Saint, directeur de la centrale, explique à France 3 Lorraine : « C'est une question de calendrier ». Les centrales de Tricastin, dans la basse vallée du Rhône, et de Dampierre-en-Burly, dans le département du Loiret, sont dans le même cas. Cette gestion prudente permet d'éviter le gaspillage de ressources précieuses comme l'uranium. On consomme en ce moment 20% d'électricité en moins par rapport à la même période des dernières années : « La période s'y prête bien, la consommation d'électricité est modérée au printemps. Les éoliennes, les panneaux solaires produisent et le nucléaire est amené à baisser sa production quand les autres énergies produisent suffisamment », indique toujours Jérôme Le Saint.
Contrairement aux idées reçues, l'arrêt d'un réacteur ne signifie pas un ralentissement des activités sur site. « Chez nous, arrêt est synonyme de surcroît d'activité », affirme Jérôme Le Saint. Cette période permettra de réaliser des maintenances anticipées, notamment celles prévues pour la visite décennale du réacteur numéro 4. Cela illustre une optimisation des temps d'arrêt pour maintenir la centrale en état optimal, prête à répondre rapidement aux besoins futurs en énergie.
Aucune incidence sur l'emploi
L'arrêt temporaire du réacteur n'engendre aucune inquiétude sur le front de l'emploi. Le personnel reste engagé dans diverses opérations de maintenance et d'optimisation. « Il n’y aura pas de chômage partiel », assure un membre du Comité Social et Économique (CSE), soulignant la gestion nationale de la production énergétique qui permet cette flexibilité sans conséquence sur les emplois.
Le redémarrage du réacteur est prévu pour août 2024, mais cette période d'arrêt est loin d'être un temps mort. Elle est perçue comme une belle opportunité pour renforcer la capacité de la centrale à répondre efficacement aux variations de la demande. Entre 2022 et 2023, le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Cattenom a été mis à l'arrêt pour subir des contrôles approfondis. Des réparations ont été nécessaires suite à la détection de potentiels défauts de soudure causés par la corrosion sous contrainte.