Castorama va subir un plan de redressement majeur imposé par son propriétaire, le groupe britannique Kingfisher. Au menu de cette cure de jouvence : simplification de l’organisation, modernisation des magasins et tentative de franchisation.
Castorama : un plan de redressement pour relancer la machine
Kingfisher, la société mère de l’enseigne de bricolage Castorama, fait face à une période difficile en France, marquée par un recul de son chiffre d'affaires de 5,9% sur son dernier exercice. Ce contexte contraste avec une relative stabilité de son activité globale, le chiffre d’affaires annuel du groupe atteignant 12,98 milliards de livres, en légère baisse de 0,6% par rapport à l'année précédente.
Cette situation a poussé le géant britannique du bricolage, également propriétaire de Brico Dépôt, B&Q, et Screwfix, à annoncer un plan ambitieux destiné à redresser la barre en France, où il détient quelque 2.000 magasins répartis dans huit pays.
Une stratégie de redressement en réponse à la crise
Le directeur général de Kingfisher, Thierry Garnier, a souligné l'impact négatif du faible niveau de confiance des ménages français sur les performances du groupe, en particulier pour Castorama. Afin de contrer cette tendance, Kingfisher prévoit de simplifier l'organisation en France et de moderniser son réseau de magasins Castorama pour améliorer significativement leur performance et leur rentabilité. L'objectif est d'atteindre une marge opérationnelle moyenne de 5% à 7% à moyen terme en France.
Le plan de redressement de Kingfisher en France comprend notamment l’optimisation et la modernisation de son réseau de magasins. Environ un tiers des 95 points de vente Castorama en France sont considérés comme les moins performants du portefeuille de l’entreprise. Des travaux de modernisation sont prévus dans 13 magasins au cours de l’exercice 2024/2025, avec notamment la réduction de la surface de trois d’entre eux et la conversion d’un Castorama au format Brico Dépôt, jugé plus rentable.
Castorama plombe les résultats de Kingfisher
Kingfisher vise également à améliorer la marge d'exploitation de Castorama en réduisant les coûts et en améliorant le chiffre d'affaires par mètre carré. Les efforts porteront sur différents axes, dont l'augmentation des ventes aux professionnels et la capture de la demande liée à la rénovation énergétique. La semaine dernière, Castorama a annoncé le lancement de sa place de marché en ligne, offrant 500.000 références supplémentaires et visant à dynamiser le trafic et les ventes sur son site.
Kingfisher va aussi tester le modèle de franchise pour deux magasins Castorama en France, transférant l'exploitation à un partenaire franchisé. Cette stratégie a cependant suscité des critiques, notamment de la part de la CGT qui y voit une « stratégie machiavélique » visant à réduire les acquis sociaux des salariés au profit de la rentabilité du groupe.
Le groupe se montre prudent mais optimiste pour l'année à venir, anticipant une activité résiliente grâce aux travaux de réparation, d'entretien, et de rénovation. Néanmoins, le groupe reste conscient des incertitudes du marché et projette un résultat net ajusté avant impôt entre 490 et 550 millions de livres pour l'exercice 2024-2025, en baisse par rapport à l'année précédente.