L’année 2025 démarre sous le signe de l’augmentation pour les conducteurs français. À partir du 1er janvier, les tarifs des cartes grises connaîtront des hausses conséquentes dans plusieurs régions. Ce certificat d’immatriculation, indispensable pour circuler légalement, est au cœur des budgets régionaux. Les ajustements annoncés reflètent une stratégie des collectivités pour compenser des baisses de recettes et soutenir des projets locaux, mais les automobilistes pourraient en payer le prix fort.
Carte grise : les régions augmentent la facture, mais certaines plus que d’autres…
Ces augmentations concernent principalement la taxe régionale, un élément clé du coût de la carte grise. Fixée par chaque conseil régional, cette taxe finance entre autres l’entretien des infrastructures et le développement de politiques environnementales. Mais dans un contexte économique tendu, ces ajustements passent mal auprès des usagers.
Pourquoi une telle hausse en 2025 ?
Selon une analyse détaillée de cartegrise.com, la taxe régionale, principale composante du coût de la carte grise, constitue un levier fiscal incontournable pour les régions. À titre d’exemple, la Normandie prévoit une augmentation de 30 %, passant de 46 à 60 euros par cheval fiscal, un record national. D’autres régions, telles que PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et Centre-Val de Loire, annoncent également des hausses notables, atteignant respectivement 59 et 60 euros par cheval fiscal.
Cette tendance s’explique par la diminution des recettes fiscales attribuées aux régions, notamment celles liées à la TVA. Ces collectivités, face à une stagnation économique et à la baisse de la consommation, cherchent à compenser leurs pertes tout en maintenant leurs engagements en termes d’investissement. Par exemple, la région Grand Est table sur une collecte supplémentaire de 34 millions d’euros grâce à cette hausse, selon les chiffres rapportés par les autorités locales.
Un impact renforcé par le durcissement des taxes écologiques
Outre la taxe régionale, le malus écologique fait également parler de lui. Ce dispositif, destiné à pénaliser les véhicules les plus polluants, verra ses seuils d’application resserrés. Bien que la réforme ait été retardée en raison d’instabilités gouvernementales, les perspectives pour 2025 restent inquiétantes :
- Le seuil de déclenchement pourrait être abaissé à 113 g/km d’émissions de CO2.
- Le montant maximal de cette taxe pourrait atteindre 70 000 euros pour les véhicules les plus polluants.
Parallèlement, les aides destinées à encourager l’achat de véhicules propres se réduisent. La prime à la conversion a déjà été supprimée, tandis que le bonus écologique, autrefois plafonné à 7 000 euros, est désormais limité à 4 000 euros. Ces décisions, bien qu’inscrites dans une logique de transition écologique, augmentent la charge financière pour les consommateurs.
Comparatif des coûts régionaux : disparités et inégalités
Le coût de la carte grise dépend largement de la région de résidence du propriétaire. Si la Corse reste la région la plus abordable avec un cheval fiscal à seulement 27 euros, d’autres zones, comme la Normandie ou PACA, atteignent les plafonds maximaux autorisés. Voici un comparatif des évolutions régionales prévues en 2025 :
Région | Tarif actuel (€) | Tarif 2025 (€) | Variation (%) |
---|---|---|---|
Normandie | 46 | 60 | +30 % |
PACA | 51,20 | 59 | +15,2 % |
Centre-Val de Loire | 55 | 60 | +9,1 % |
Nouvelle-Aquitaine | 45 | 53 | +17,8 % |
Corse | 27 | 27 | 0 % |
Une charge inégalement répartie
Les automobilistes détenant des véhicules puissants ou récents seront les premiers touchés. Par exemple, un propriétaire normand d’un véhicule de cinq chevaux fiscaux verra sa taxe passer de 230 euros en 2024 à 300 euros en 2025. À l’inverse, les véhicules électriques bénéficient d’une exonération totale de la taxe régionale, bien que cette politique reste sujette à révision.