L’Europe, région la plus touchée par le réchauffement climatique, enregistre plus de 175.000 décès par an liés à la chaleur, un chiffre qui continue de grimper, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les canicules font 175.000 décès par an en Europe
Les trois années les plus chaudes ont toutes eu lieu depuis 2020
Étant la région du monde où le réchauffement climatique avance le plus rapidement, l'Europe subit des conséquences dramatiques en termes de mortalité liée aux vagues de chaleur. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 175.000 personnes meurent chaque année en raison de la chaleur extrême dans les 53 pays de la région Europe de l’OMS (qui est une région beaucoup plus vaste que l’Union européenne puisqu’elle englobe même l’Asie centrale). Les trois années les plus chaudes jamais enregistrées dans cette région ont eu lieu depuis 2020, et les dix années les plus chaudes ont toutes lieu depuis 2007. Ce réchauffement accéléré a provoqué une augmentation de 30% des décès liés à la chaleur au cours des vingt dernières années, fait savoir l’OMS.
Le réchauffement climatique exacerbe les maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, respiratoires et cérébrovasculaires, ainsi que les problèmes de santé mentale et les affections liées au diabète, rappelle l’organisation. Le stress thermique, principal facteur de mortalité lié au climat, survient lorsque le corps humain ne parvient plus à maintenir sa température normale. En conséquence, la vulnérabilité des populations, en particulier des personnes âgées et des femmes enceintes, augmente.
Plus de 20 pays d’Europe disposent de plans d’adaptation aux canicules
Face à cette situation critique, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a récemment lancé un appel à l'action mondiale contre les vagues de chaleur extrêmes. Il met en avant quatre domaines d'intervention essentiels : prendre soin des populations vulnérables, protéger les travailleurs exposés à la chaleur, renforcer la résilience des économies et des sociétés et limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C. Ces mesures sont particulièrement pertinentes pour l'Europe, où les effets du réchauffement climatique sont les plus prononcés.
Le développement de plans d'action pour la santé en période de chaleur est une adaptation cruciale pour rendre les communautés plus résilientes face aux vagues de chaleur. Actuellement, plus de 20 pays européens ont mis en place de tels plans. Cependant, ces initiatives restent insuffisantes pour protéger toutes les communautés. L'OMS travaille actuellement à l'élaboration d'une deuxième édition de son guide de plan d'action pour la chaleur et la santé, qui servira de référence pour les gouvernements nationaux et locaux.
Les bons gestes permettent d’atténuer un tant soit peu l’impact des vagues de chaleur
En attendant des solutions à long terme, l'OMS recommande plusieurs mesures immédiates pour faire face aux vagues de chaleur, que chacun peut mettre en œuvre individuellement. Il s'agit notamment de rester à l'abri de la chaleur, de garder les logements frais et de s'hydrater régulièrement. Ces précautions simples peuvent sauver des vies, en particulier parmi les populations les plus vulnérables.
Les experts soulignent que les effets néfastes de la chaleur extrême sur la santé sont largement évitables grâce à de bonnes pratiques de santé publique. En étant mieux préparée, l'Europe pourrait réduire considérablement le nombre de décès liés à la chaleur et améliorer la qualité de vie de ses habitants. L'urgence d'agir n'a jamais été aussi grande, et les initiatives actuelles doivent être intensifiées pour faire face à cette crise climatique croissante.