Les inégalités salariales restent importantes chez les cadres. En 2024, les femmes cadres gagnent 12% de moins que leurs homologues masculins. Cet écart persiste même à profil identique, atteignant 7%, apprend-on d’une nouvelle étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).
Emploi : chez les cadres, les femmes gagnent 12% de moins que les hommes
L’écart de rémunération augmente avec l’âge
Les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont très marqués chez les cadres. Elles s’élèvent à 12% en moyenne (56.000 euros/an pour les hommes, contre 50.000 euros/an pour les femmes). Et plus on avance dans l’âge, plus cet écart s’accentue. Il est de seulement 2% chez les moins de 35 ans, mais augmente à 12% chez les 35-44 ans, voire 15% chez les 45-54 ans et même 21% chez les 55 ans et plus, lit-on dans une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) parue le 7 octobre 2024. À profil identique, l’écart de rémunération est de 7% tous âges confondus. Il est de 3% chez les moins de 35 ans, puis de 6 chez les 35-44 ans, avant de monter à 7% chez les 45-54 ans voire 11% chez les 55 ans et plus.
Les inégalités de rémunération ne sont pas seulement un chiffre, elles ont également un impact direct sur la perception de leur carrière par les femmes cadres. Un tiers de ces dernières (35%) se sentent freinées dans leur progression simplement à cause de leur genre. Cette difficulté à accéder à des postes à responsabilité se traduit par une présence moindre des femmes dans les postes de management : seules 33% des femmes cadres sont managers, contre 46% des hommes. Cette différence est le reflet d'un plafond de verre qui persiste malgré les efforts de sensibilisation.
Les femmes souffrent plus souvent d’épuisement professionnel que les hommes
Au-delà des inégalités de salaire et de progression, les femmes cadres rencontrent davantage de difficultés pour équilibrer leur vie personnelle et professionnelle. Ainsi, 45% d’entre elles déclarent éprouver des difficultés à concilier ces deux aspects de leur vie, contre 40% des hommes. Ce déséquilibre est particulièrement ressenti par les mères de jeunes enfants ou celles qui occupent des fonctions managériales, ce qui renforce la pression sur leur quotidien.
Ces défis d'équilibre ont aussi des répercussions importantes sur la santé mentale des femmes cadres. Elles sont plus nombreuses que leurs homologues masculins à rapporter des épisodes d'épuisement professionnel : 54%, contre 42% chez les hommes. De plus, 57% des femmes cadres ont déjà souffert de troubles du sommeil liés à leur environnement professionnel, soit 15 points de plus que les hommes. Cette réalité souligne la pression accrue sur les épaules des femmes cadres, souvent plus sollicitées dans la répartition des tâches domestiques, notamment en cas de maladie d'un enfant.
Les femmes cadres continuent également de faire face à des comportements sexistes dans leur environnement de travail. Près de quatre cadres sur dix rapportent être témoins de ces comportements au sein de leur entreprise. Ces témoignages révèlent la persistance de stéréotypes et d’attitudes discriminatoires, freinant encore l'égalité réelle entre les sexes dans le monde professionnel.