Budget : préparez-vous à une période d’austérité jamais vue auparavant

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 26 juillet 2024 à 16h00
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20 %Le budget de fonctionnement de l’Etat pour l’année en cours est de 480 mililiards d’euros, cela veut dire tout simplement qu’il faudrait rédure de 20 % le train de vie de l’Etat.

Pourquoi un tel remède de cheval ? Parce que la France est à la fois malade de sa dépense publique et malade de sa dette… C’est normal, les deux sont intimement liés ! en 2024 notre pays va encore s’endetter au bas mot à hauteur de 150 milliards cette année.. Ca, c’est la dette nette.
Mais en réalité, l’Agence France Trésor va devoir emprunter d’ici décembre pas loin de 300 milliards d’euros. 

Normal : comme on ne peut pas rembourser nos dettes, on les fait rouler, c’est le terme consacré, autrement dit, on emprunte à Paul l’argent qui va nous permettre de rembourser Jacques qui nous a prêté il y a 5 ans ou 10 ans.

Donc, que le conseil d’Analyse Economique, qui dépend du Premier ministre, dise « il faut baisser les dépenses », c’est somme toute assez normal. En revanche, ce qui est beaucoup plus surprenant, c’est que ce meme conseil préconise d’augmenter les impôts alors même que nous sommes déjà les champions du monde toute catégories des prélévementsfiscaux et sociaux..

Le conseil d’analyse economique recommande de baisser énormement la dépense publique, je dirai même considérablement. Vous savez qu’Emmanuel Macron a promis, en arrivant aux affaires en 2017, qu’il referait passer le déficit public sous la barre des 3 %, le fameux critère de Maastricht que la France n’a quasiment jamais respecté depuis qu’il existe. A tel point que la Commision Européenne nous menace à nouveau de sanctions pour non respect des criteres de convergence.

Cette année, le déficit public de la France sera encore de 5,1 %, l’objectif des 3 % a été repoussé à 2027, et est considéré comme très ambitieux !

Et bien pour le Conseil d’Analyse Economique, 3 % de déficit, ce n'est tout simplement pas possible, pas tenable, pas envisageable, car en restant à 3 % de PIB, on continuerait  àcreuser la dette ! Donc, pour le Conseil, il faut non seulement avoir pour objectif rapide un déficit de 0 %, mais même, avoir pour objectif un léger excedent budgétaire, estimé à 1 % de PIB ! Je vous passe les calculs ou il est question d’excedentprimaire, celui qui ne comprend pas la charge de la dette mais c’est bien un effort considérable de réduction de 4 % de nos déficits  rapporté au PIB qui est recommandé par les économistes du conseil.

Accrochez vous bien : pour ces fameux 4 %, on parle tout simplement de 112 milliards d’euros à trouver. Si je vous dis que le budget de fonctionnement de l’Etat pour l’année en cours est de 480 mililiards d’euros, cela veut dire tout simplement qu’il faudrait rédure de 20 % le train de vie de l’Etat.

Le probleme, est c’est la que les recommandations du Conseil d’Analyse Economique sont très surprenantes et memesinquiétantes, c’est qu’elles mélangent les économies à faire, avec les augmentations d’impots.

je vous donne deux exemples : dans le rapport, les économistes de Matignon proposent de supprimer certaines exonérations de cotisations sociales ou encore de tailler dans le crédit impotrecherche des grandes entreprises. Objectif : économiser 4,5 milliards. Sauf qu’il ne s’agit pas de véritables économies, puisqu’il ne s’agit pas d’une réduction de dépense, mais belle et bien d’une augmentation d’impôt !!! Autre exemple, qui provoquerait un scandale si nous n’étions pas le 25 juillet : Alors que plus de 8 Français sur 10 sont opposés aux droits de succession et en demandent la suppression, le conseil d’analyse Economique préconise tout le contraire. Il propose de supprimer tous les dispositifs d’exononération, dont le fameux pacte Dutreil qui permet la transmission des entreprises plutotque leur vente à la découpe. Résultat, théorique de la mesure : % 9 mllliards d’euros de rentrées fiscales supplémentaires.

Le conseil envisage meme de s’attaquer au bareme de l’impot sur le revenu, à croire qu’ils ont anticipé la nomination d’un premier ministre de gauche et intégré le programme du Nouveau Front Populaire dans leur rapport. Les economistes de Matignon assument de modifier le bareme de l’impot sur le revenu pour faire payer plus d’impots, à plus de monde, et ils proposent aussi des « hausses temporaires » de taxes, or on sait ce que « temporaire » veut dire en matiere fiscale.. une seule mesure va faire tiquer à gauche, c’est celle du gel de l’indice de rémnération des fonctionnaires, que le gouvernement Macron venait justemetn de débloquer pour s’attirer des voix, mais cela n'a pas suffit.

bref, la proposition, plutot que de dégraisser le mammouth, l’Etat francais, la dépense publique , c’est d’abord et avant tout plus de taxes, plus d’impôts,

Or, on sait ce qui se passe dans de telles circonstances c’est l’économiste Arthur Laffer qui l’a démontré. Quand le niveua de taxes et d’impots atteint un certain seuil, Survient une violente récession une fuite massive des capitaux, et au lieu de collecter plus de taxes, on en collecte moins que prévu. Or, vous savez quoi ? C’est exactement ce qui est arrivé à Bruno Le Maire l’an dernier, il manquait 15 milliards d’euros  pourboucler 2023. Il est tout à fait possible que nous ayons déjà dépassé le seuil fatidique… en réalité, on l’a déjà dépassé depuis longtemps mais c’est une autre histoire..

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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