Budget 2025 : Pouvait-on s’attendre à autre chose ?

Il est admis qu’une consolidation des comptes publics pour réussir doit comporter environ pour 100 euros : 80 euros d’économie sur le train de vie de l’Etat tout confondu et 20 euros de recettes fiscales.

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Par Sophie de Menthon Publié le 14 octobre 2024 à 7h30
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Budget 2025 : Pouvait-on s’attendre à autre chose ? - © Economie Matin
55 MILLIARDS €Les intérêts de la dette française coûteront 55 milliards d'euros en 2025.

Or, le plan proposé par le ministère des finances comporte 25% d’économie des dépenses publiques (non documentés) et 75% de recettes fiscales.

Certains vont s’en apercevoir tout de suite : les agences de notation et les grands fonds d’investissement auprès desquels nous allons devoir emprunter 400 milliards…

Un coup de rabot uniforme qui traduit ce qu’il y a de pire en politique, c’est-à-dire l’absence de choix structurels.

Mais pouvait-on s’attendre à autre chose devant la lâcheté et les ambitions personnelles des différents partis ? Le Premier ministre étant dans une impasse »

Rappelons l'urgence financière qui se matérialise par deux choses : la montée des intérêts + 4Md€ (on passe à 55 Md€ d'intérêts en 2025.) C'est plus que le budget de la défense (50 Md€)) et surtout la grave question de la hausse des taux (on a dépassé les 3% aujourd'hui). L'effort d'ajustement de 60 Md€ doit impérativement être tenu en 2025.

Il est donc essentiel que les moyens d'y parvenir soient crédibles et en particulier que l'effort de l'économie des dépenses assure l'essentiel de l'effort. Par ailleurs, la baisse des déficits et des dépenses doit être fondée sur des reformes qui ne sont pas ou à peine esquissées : augmenter la productivité de l'Etat et accroitre le volume de travail. Il faut sortir de la logique où l'Etat paie le manque de travail des Français : les indemnités journalières sont passées de 8 à 16 Md€ depuis 2017.

Dépourvue d'industrie, ruinant le travail productif depuis plus de 40 ans, la France ne dispose pas comme ses voisins d'une économie capable de faire face aux besoins financiers gigantesques de l'Etat.

La réduction des déficits doit aider, et non pas saper la production de nos entreprises PME et grandes entreprises.Enfin, rappelons que la cause principale de la dérive des déficits et de la dette ce sont les retraites : il faut donc poursuivre le travail entrepris et ouvrir réellement la possibilité de retraite par capitalisation. (On le fait dans la fonction publique avec la Prefonds destinée aux fonctionnaires ) et enfin ne pas se braquer sur un âge commun à tous sans même tenir compte de la pénibilité.

En un mot il faut réfléchir autrement et avec bonne volonté. Ainsi la baisse prévue des effectifs de la fonction publique (2200 en 2025) est trop faible. L'Etat doit mettre en œuvre des plans de départ volontaires et réduire vraiment le champ du statut de la fonction publique en gérant les effectifs par des contrats etc..

Le gouvernement ne peut courir le risque de l'échec ni en s'écartant de la trajectoire des réductions des déficits ni en portant un nouveau coup à un tissu d'entreprises, bien plus fragile que chez nos voisins.

Les entrepreneurs sont scandalisés que nos élus soient incapables de se concerter dans l’intérêt général.

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Sophie de Menthon est la présidente du mouvement patronal Ethic. Elle est également membre du conseil économique et social (CESE), et auteur de nombreux ouvrages pédagogiques ou de vulgarisation pour la jeunesse.    http://www.sophiedementhon.fr/

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