Auditionné au Sénat, l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire a défendu son bilan face au dérapage du déficit public, en rejetant la responsabilité de la hausse à 6,1% du PIB en 2024 sur le gouvernement en place. Il réfute toute faute de gestion de son équipe et invoque des erreurs techniques de l’administration.
Déficit public : pour Bruno Le Maire, c’est la faute des autres !
Une hausse du déficit imputée au gouvernement actuel
L'éternel retour du "responsable mais pas coupable" ! Lors de son audition au Sénat, Bruno Le Maire a affirmé que le déficit public de 6,1% du PIB prévu pour 2024 n’est pas la conséquence des décisions de son propre mandat, mais plutôt de celles du gouvernement en place, dirigé par Michel Barnier. L'ancien ministre de l'Économie a insisté sur le fait que si son équipe avait eu l'opportunité de poursuivre ses mesures de redressement, le déficit aurait pu être limité à environ 5,5%. Il déclare avoir proposé plusieurs réformes pour limiter les dépenses publiques, mais certaines de ses recommandations n’ont pas été adoptées.
Pour appuyer ses propos, Bruno Le Maire a présenté sa position comme une "liberté d’expression retrouvée", n’étant plus soumis aux contraintes de sa fonction ni à une discipline de groupe parlementaire. Cette prise de parole marque sa volonté de se dissocier des choix budgétaires actuels, en affirmant que les dégradations des finances publiques sont imputables aux décisions récentes du gouvernement, et non aux mesures appliquées sous son mandat.
Des erreurs techniques et des décisions partagées
En réponse aux accusations de mauvaise gestion, Bruno Le Maire a tenu à clarifier le processus de décision au sein de l’administration économique. Il a rejeté toute notion de "faute" ou de "tromperie" dans la gestion des recettes fiscales, pointant plutôt du doigt une "grave erreur technique" de l’administration dans l’évaluation des recettes. Selon lui, cette erreur, qui n’a été identifiée qu’en décembre 2023, a joué un rôle majeur dans le dérapage du déficit.
L'ancien ministre a également rappelé que les décisions budgétaires ne sont pas prises de manière isolée. Le gouvernement fonctionne de manière collégiale, et certaines de ses propositions, comme la limitation des revalorisations des prestations sociales, ont été rejetées dans le cadre de négociations internes. Il considère cette approche partagée comme une preuve de transparence dans la gestion des finances publiques, tout en soulignant qu’il est courant pour un ministre de perdre certains arbitrages dans les discussions gouvernementales.