Le géant français de la viande, Bigard, se trouve au cœur d’une polémique après avoir été cité dans une procédure pour infraction à la loi Egalim. Cette législation, destinée à garantir un prix équitable pour les producteurs, place l’entreprise sous les projecteurs d’une enquête parlementaire.
Rémunération des agriculteurs : le boucher Bigard accusé de sous-payer ses fournisseurs
Deux filiales de Bigard visées par la loi Egalim
Le groupe Bigard, un des leaders français de la transformation du bœuf et du porc avec des marques comme Charal, est accusé d'avoir enfreint les lois Egalim. Cette législation oblige les industriels à payer les matières premières au juste prix pour les producteurs. Jean-Paul Bigard, PDG du groupe, a confirmé que deux filiales de son entreprise sont concernées par cette procédure. Lors d'une commission d'enquête parlementaire, il a déclaré qu'il cherche toujours à comprendre les fautes qui lui sont reprochées. « Je cherche toujours à avoir une notification sur les fautes que nous aurions commises », a-t-il affirmé, ajoutant que la situation est confuse.
Jean-Paul Bigard n'a pas caché ses réticences face à la loi Egalim. Selon lui, cette législation n'est pas équitable pour tous les acteurs du marché. « Loi Egalim, pourquoi pas. Mais honnêtement, les dés sont pipés », a-t-il déclaré. Il a souligné que certains distributeurs, possédant leurs propres usines de production de viande, ne sont pas soumis aux mêmes règles, ce qui crée une concurrence déloyale. « Je ne veux pas rentrer dans le détail sur les débats, les bagarres avec les distributeurs, mais c’est un foutoir incroyable », a-t-il ajouté, exprimant son mécontentement face à la complexité et à l'iniquité des règles en vigueur.
Le Premier ministre Gabriel Attal avait promis de lourdes sanctions
La loi Egalim vise à protéger les revenus des agriculteurs en imposant des prix équitables pour les matières premières. Toutefois, Jean-Paul Bigard a expliqué que cette législation pourrait avoir des effets négatifs sur le marché de la viande. « La loi de l'offre et de la demande fait que, à un moment donné, lorsqu'il faut payer plus cher pour avoir des animaux, nous le faisons. Mais ce n'est pas en pratiquant des prix qui vont être 5 % ou 10 % plus élevés que ce qui se passe sur le marché, sur des pays nous environnant, que nous allons arrêter la décapitalisation », a-t-il déclaré, évoquant la baisse du cheptel bovin français. Selon lui, des prix plus élevés pourraient nuire à la compétitivité de l'industrie française face à ses voisins européens.
Le Premier ministre Gabriel Attal avait promis de lourdes sanctions pour les entreprises ne respectant pas la loi Egalim. Le groupe Bigard, désormais officiellement sous le coup de cette enquête, pourrait faire face à des pénalités sévères si les infractions sont confirmées. Les déclarations de Jean-Paul Bigard et les débats entourant cette affaire révèlent une crise profonde dans le secteur de la viande, où les règles du jeu semblent de plus en plus contestées.