Google, le géant de la recherche en ligne, a été reconnu coupable d’avoir illégalement maintenu un monopole sur le marché des moteurs de recherche. Alors que les discussions sur les remèdes à apporter commencent, des mesures radicales pourraient bouleverser l’avenir du leader de la recherche sur internet.
Big bang en vue pour Google, les États-Unis veulent démanteler le moteur de recherche
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Modifié le 19 août 2024 à 10h02
84,7 MILLIARDSAlphabet, la maison mère de Google, a engrangé 84,7 milliards de dollars au second trimestre.
Il y a quelques jours, un tribunal fédéral américain a statué que Google avait violé les lois antitrust en maintenant illégalement un monopole sur les services de recherche en ligne. Cette décision, perçue comme un tournant majeur dans la régulation des grandes entreprises technologiques, soulève des questions cruciales sur le pouvoir des géants du numérique dans l’ère moderne.
Un précédent historique dans la régulation technologique
Le département de la Justice des États-Unis, en collaboration avec plusieurs procureurs généraux d’État, étudie actuellement les sanctions à imposer à Google. Parmi les options envisagées, certaines pourraient bouleverser profondément la structure du géant technologique. Selon les sources du New York Times, les propositions incluent la séparation de certaines de ses divisions phares, comme le navigateur Chrome ou le système d’exploitation pour smartphones Android, qui contribuent tous deux à renforcer la domination de Google sur le marché.
D’autres pistes incluent la possibilité de forcer Google à rendre ses données accessibles à ses concurrents ou encore à abandonner les accords qui font de son moteur de recherche l’option par défaut sur des appareils populaires comme l’iPhone. Le gouvernement a également engagé des discussions avec d'autres entreprises et experts pour évaluer ces différentes options et les moyens de limiter l'influence de Google.
L’affaire Google rappelle le cas emblématique de Microsoft, qui, en 2000, avait également été jugé coupable de pratiques monopolistiques. Le jugement initial ordonnant la scission de Microsoft avait été annulé en appel, mais l’entreprise avait finalement dû limiter son emprise sur le marché naissant d’internet, ouvrant ainsi la voie à des entreprises comme Google.
Le juge Amit P. Mehta, en charge de l’affaire Google, a demandé au département de la Justice et à l’entreprise de proposer un plan de remédiation d'ici le 4 septembre. Une audience est prévue le 6 septembre pour discuter des prochaines étapes. Cette décision pourrait non seulement affecter la structure même de Google, mais aussi influencer d’autres cas antitrust en cours impliquant des géants comme Apple, Amazon et Meta.
Comment rééquilibrer le marché face à Google ?
Avec un chiffre d'affaires de 175 milliards de dollars généré par son moteur de recherche et ses activités connexes l'année dernière, les enjeux sont colossaux pour Google. Une éventuelle décision de justice pourrait contraindre l’entreprise à revoir profondément ses pratiques commerciales, voire à se séparer de certaines de ses branches les plus stratégiques.
Parmi les voix qui s’élèvent pour limiter l’emprise de Google, celle de DuckDuckGo, un moteur de recherche respectueux de la vie privée, se distingue. L’entreprise a récemment formulé plusieurs recommandations pour rétablir une concurrence plus équitable sur le marché de la recherche en ligne. DuckDuckGo propose notamment d’interdire les accords qui font de Google le moteur de recherche par défaut sur les appareils, de permettre aux utilisateurs de changer facilement de moteur de recherche, et d’éduquer le public sur les options disponibles.
« Il n’existe pas de solution miracle », a déclaré DuckDuckGo dans un communiqué, soulignant que seules une combinaison de mesures pourrait véritablement rétablir l’équilibre compétitif. L’entreprise appelle également à la mise en place d’une entité indépendante, composée d’experts techniques, pour surveiller la conformité des actions de Google.