L’aviation est à un tournant : réduire son empreinte carbone sans compromettre ses performances. Global Bioenergies a récemment franchi une étape avec son carburant d’aviation durable (SAF), testé en conditions réelles.
Aviation : où en est le projet de carburant durable SAF ?
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Publié le 20 mars 2025 à 12h28
40 à 99 %Les mesures ont révélé que l’usage exclusif du SAF permettait une réduction de 40 à 99 % des suies émises.
Le 19 mars 2025, Global Bioenergies a annoncé les résultats de sa campagne de tests menée en collaboration avec Safran Aircraft Engines et l’ONERA. Cette expérimentation visait à évaluer la performance de son carburant d’aviation durable (SAF) sur deux étapes cruciales : l’injection et la combustion. L’objectif était double : confirmer que ce biocarburant pouvait s’intégrer aux systèmes d’injection des moteurs d’avion et mesurer son impact environnemental en termes d’émissions polluantes. Les résultats obtenus viennent confirmer le potentiel de cette technologie pour une aviation plus respectueuse de l’environnement.
Des tests rigoureux pour une aviation plus propre
Les essais d’injection ont été réalisés au CERTAM, un centre spécialisé dans l’aérothermique et les moteurs. Ces tests ont permis d’observer le comportement du carburant de Global Bioenergies lorsqu’il est pulvérisé sous pression avant la combustion. Les résultats ont démontré que le SAF pur, sans mélange avec du kérosène fossile, formait un spray homogène et fin, comparable à celui du Jet A-1, carburant de référence dans l’aviation. Cette caractéristique est essentielle pour garantir une bonne combustion et un rendement optimal des moteurs.
L’ONERA, centre français de recherche aérospatiale, a quant à lui évalué les émissions de particules issues de la combustion du SAF. Trois scénarios ont été étudiés : l’utilisation du carburant pur, celle du Jet A-1 classique et un mélange composé à parts égales des deux carburants. Les mesures ont révélé que l’usage exclusif du SAF permettait une réduction de 40 à 99 % des suies émises, selon les conditions de combustion testées. Les tests avec le mélange 50-50 ont montré une diminution proportionnelle des particules en fonction du taux d’incorporation du biocarburant. Ces résultats soulignent l’intérêt des SAF pour améliorer la qualité de l’air autour des aéroports et réduire l’impact des particules fines sur l’environnement.
Un carburant durable aux ambitions climatiques fortes dans le secteur de l'aviation
Le carburant développé par Global Bioenergies s’inscrit dans une volonté de décarbonation du transport aérien et de l'aviation. Contrairement au kérosène fossile, sa fabrication repose sur des ressources renouvelables, ce qui permet une réduction significative des émissions de CO₂ sur l’ensemble du cycle de vie du carburant. Son adoption progressive contribuerait ainsi à limiter l’empreinte carbone du secteur aérien tout en maintenant les performances des moteurs.
Marc Delcourt, co-fondateur et directeur général de Global Bioenergies, a rappelé que cette avancée s’appuyait sur des bases solides. L’entreprise avait déjà obtenu la certification ASTM, qui autorise l’incorporation de son carburant à hauteur de 50 % dans les mélanges avec du kérosène conventionnel. Les tests récents viennent renforcer l’attractivité de cette solution en démontrant des performances environnementales optimales.
Des enjeux stratégiques pour la France et l'aviation
L’adoption des SAF est un enjeu majeur pour le secteur aéronautique en France et en Europe. Pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les instances internationales, plusieurs défis restent à relever. D’abord, la capacité de production doit être augmentée afin d’assurer un approvisionnement suffisant pour répondre à la demande croissante. Actuellement, les infrastructures restent limitées et nécessitent des investissements massifs pour être déployées à grande échelle. Ensuite, la question du coût reste centrale. Les SAF sont aujourd’hui plus onéreux que le kérosène classique, ce qui freine leur adoption par les compagnies aériennes. La mise en place d’incitations financières et de mécanismes de soutien par les gouvernements sera essentielle pour accélérer la transition.
Enfin, l’évolution du cadre réglementaire jouera un rôle clé. Plusieurs initiatives législatives sont en cours pour encourager l’utilisation des carburants alternatifs et imposer un pourcentage minimal d’incorporation de SAF dans les flottes aériennes. L’Union européenne travaille notamment sur des normes visant à imposer un quota progressif de SAF dans les avions commerciaux d’ici à 2050. Global Bioenergies se positionne comme un acteur important en proposant une technologie déjà validée par des partenaires industriels de premier plan.