Aviation : pourquoi British Airways abandonne la liaison directe Londres-Pékin ?

Le 8 août 2024, British Airways a annoncé la suspension de ses vols directs entre Londres et Pékin à partir du 26 octobre 2024, une décision qui sera réévaluée en novembre 2025. Cette nouvelle a surpris tant les professionnels de l’aviation que les voyageurs réguliers de cette liaison stratégique. Bien que la compagnie aérienne ait donné peu de détails sur les raisons de cette suspension, la raison principale est la guerre en Ukraine. Explications.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 9 août 2024 à 7h05
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500 EUROSLe prix du billet Londres Pékin dépassait les 500 euros.

Aviation : la guerre en Ukraine rallonge le temps de trajet pour Pékin

British Airways, comme d'autres compagnies aériennes, fait face à des défis croissants liés à l'augmentation des coûts opérationnels. L'une des principales raisons évoquées est le contournement de l'espace aérien russe, devenu nécessaire depuis le début du conflit en Ukraine. Ce détour, qui rallonge considérablement le temps de vol entre Londres et Pékin, a un impact direct sur la rentabilité de cette liaison. De plus, la demande de vols vers Pékin n'est pas revenue à son niveau d'avant la pandémie, ce qui rend cette route moins attractive pour la compagnie.

Selon le communiqué de presse, British Airways a préféré concentrer ses ressources sur des liaisons plus lucratives, notamment vers les États-Unis, où la demande pour les vols haut de gamme reste forte. Un site spécialisé, Head for Points, a même remarqué que « pourquoi s'embarrasser quand on peut envoyer les mêmes avions aux États-Unis où la demande pour les vols haut de gamme reste très élevée ? ». La compagnie priorise donc désormais les routes plus rentables, une décision pragmatique dans un contexte économique incertain.

La liaison Londres-Pékin : une route majeure pour British Airways

La suspension des vols directs vers Pékin pourrait avoir des répercussions économiques pour British Airways et son groupe parent, IAG (International Airlines Group). En effet, Pékin était l'une des routes les plus importantes pour la compagnie britannique, et sa suppression jusqu'en 2025 pourrait avoir un effet négatif sur les revenus à court terme. Toutefois, British Airways continue de desservir d'autres destinations en Chine, telles que Shanghai et Hong Kong. Il sera donc toujours possible de rejoindre la Chine, juste pas la Capitale chinoise avec un vol direct.

D'un point de vue stratégique, cette décision pourrait être vue comme une réallocation des ressources vers des marchés plus stables et plus rentables. L'incertitude économique mondiale, exacerbée par les tensions géopolitiques et la volatilité des prix du carburant, oblige les compagnies aériennes à repenser leurs stratégies pour survivre. Le choix de British Airways d'interrompre ses vols vers Pékin s'inscrit dans cette logique de réduction des coûts et de maximisation des profits.

Fin de la route Londres-Pékin : quelles conséquences pour les voyageurs ?

Pour les voyageurs réguliers entre Londres et Pékin, cette suspension représente une contrainte majeure. British Airways a d'ores et déjà commencé à contacter les passagers concernés par le changement de stratégie pour leur proposer des options alternatives, notamment des vols via d'autres compagnies partenaires ou des remboursements. Cette interruption des vols directs force également les passagers à envisager des itinéraires plus longs.

Cependant, la compagnie n'a pas totalement déserté le marché chinois. Les vols quotidiens vers Shanghai et Hong Kong demeurent opérationnels, offrant ainsi des alternatives aux voyageurs souhaitant se rendre en Chine. Alors que les touristes chinois ne sont pas encore revenus en masse, l'avenir de cette liaison dépendra en grande partie des évolutions économiques mondiales et des priorités stratégiques de British Airways et d'IAG.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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