L’association 40 millions d’automobilistes vient de publier son baromètre du contrôle technique avec Autovision. Résultat : de plus en plus de Français préfèrent éviter cet examen obligatoire par crainte de voir leur véhicule immobilisé.
Automobile : de plus en plus de Français font l’impasse sur le contrôle technique
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Publié le 22 avril 2024 à 13h30
5 à 7%5 à 7% des automobilistes français ne soumettent pas leur véhicule au contrôle technique.
5 à 7 % des automobilistes évitent leur contrôle technique
La voiture, symbole de liberté et d'autonomie, se transforme progressivement en un luxe pour beaucoup de Français. Selon le baromètre de l'Observatoire Cetelem de l’automobile de 2022, près de 75% des automobilistes déclaraient qu'ils ne pouvaient pas se passer de leur véhicule et 6 automobilistes sur 10 craignaient de ne plus avoir les moyens d'en posséder un à l'avenir. Cette crainte trouve son origine dans deux facteurs : le coût croissant des réparations auto et l'appréhension des automobilistes de voir leur véhicule immobilisé.
Selon Bernard Husser, directeur général d’Autovision : « sur 20 millions de véhicules qui passent par les centres annuellement, le taux d’évitement se situe entre 5 et 7 %, ce qui représente un volume considérable, surtout parmi ceux qui nécessiteraient le plus ce contrôle. » Comme le souligne en effet le baromètre de 40 millions d'automobilistes et d'Autovision, cette tendance n'est pas prête de s'inverser : l'âge moyen des voitures ayant été contrôlées est passé de 16,8 ans en 2019 à 13,4 ans en 2023. Autrement dit, plus les véhicules sont âgés, plus les propriétaires évitent de les faire passer au contrôle technique, ce qui augmente de facto les risques pour leur sécurité, mais aussi pour les autres usagers de la route.
« Un mauvais calcul »
La législation impose aux automobilistes depuis 1992 un contrôle technique tous les deux ans pour les véhicules de plus de 4 ans, sous peine d'amendes forfaitaires de 135 euros, voire d'immobilisation. Malgré cela, l'augmentation du coût des réparations pousse de nombreux Français à prendre des risques. Les coûts de réparation automobile ont augmenté en moyenne de 11,5% sur l'année 2023. Pour autant, selon le baromètre de 40 millions d'automobilistes, seuls 3% des voitures présenteraient une « défaillance critique », pouvant conduire à leur immobilisation immédiate.
Comme l'explique Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem : « Les propriétaires de vieux véhicules, souvent les plus touchés par ces augmentations, sont généralement ceux aux budgets les plus serrés. Ils se retrouvent dans l'incapacité de faire face aux réparations nécessaires. » Mais comme le souligne à juste titre Pierre Chasseray, la stratégie d'évitement des automobilistes est « un mauvais calcul ». « Il vaut mieux débourser de l’argent pour de petites réparations plutôt que d’attendre que tout s’aggrave avec le risque, en plus, de provoquer un accident dramatique ». En outre, 40 Millions d’automobilistes rappelle que les véhicules de moins de quatre ans nécessitent rarement une contre-visite, alors que cette proportion monte à un véhicule sur six pour ceux âgés de plus de dix ans.