Automobile : la Chine menace les constructeurs européens de taxer

La Chine envisage de taxer les modèles de voitures électriques équipés de gros moteurs, une décision qui pourrait bouleverser le marché automobile européen.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 23 mai 2024 à 20h22
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Automobile : la Chine menace les constructeurs européens de taxer - © Economie Matin
25%La Chine pourrait augmenter ses droits de douane sur les voitures électriques à gros moteur de 15 à 25%.

La Chine veut augmenter de 10% ses droits de douanes sur les grosses voitures

D'après une interview de Liu Bin, expert du China Automotive Technology & Research Center (CATARC), pour le quotidien chinois Global Times, relayée par BFM Bourse, Pékin envisagerait d'augmenter ses droits de douane de 15 % à 25 % sur les voitures dotées d'un moteur de plus de 2,5 litres.

Si tel est le cas, les constructeurs allemands tels que BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen seraient en première ligne, ces derniers détenant un peu plus de 18 % des parts de marché chinois en 2023. Volkswagen serait le plus touché, l'Empire du Milieu représentant 40 % de son chiffre d'affaires en 2023, 37 % pour Mercedes-Benz, et 33 % pour BMW.

Un impact direct sur la Bourse

L'annonce de cette possible hausse des droits de douane a immédiatement affecté la bourse. À Francfort, les actions de BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen ont respectivement chuté de 2,13 %, 1,56 % et 1,51 %. À Paris, Renault et Stellantis ont également vu leurs cours baisser de 0,94 % et 0,92 %.

Liu Bin a justifié cette augmentation tarifaire en affirmant qu'elle serait conforme aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et qu'elle contribuerait à promouvoir une politique de développement vert et à faible émission de carbone. Selon lui, cette mesure viserait à équilibrer les marchés nationaux et internationaux tout en soutenant la transition écologique de la Chine. Derrière cette initiative se profile en réalité l'intensification de la guerre économique qui se livre entre les grandes puissances sur le marché de l'automobile. Cette hausse envisagée par la Chine intervient en effet une semaine à peine après que les États-Unis aient annoncé qu'ils allaient multiplier par quatre leurs droits de douane sur les voitures électriques chinoises, les faisant ainsi passer de 25 à 100 %.

Une réponse à une enquête lancée par l'UE

La hausse des droits de douane envisagée par la Chine sur les voitures à gros moteurs ne sort pas de nulle part. Celle-ci vise à mettre la pression sur l'Union européenne qui a lancé une enquête sur les subventions chinoises accordées aux véhicules électriques, et qui envisage, elle aussi, de doubler ses droits de douane, ce qui les ferait passer à 20%.

Les constructeurs européens, de leur côté, plaident pour que les pays enterrent la hache de guerre, notamment en demandant à l'Union européenne de ne pas céder au protectionnisme. La Commission européenne prévoit de rendre les conclusions de son enquête le 5 juin 2024.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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