Automobile : les Français picolent moins, mais ils utilisent plus leur téléphone au volant !

Axa Prévention a publié, le 30 septembre 2024, son 20ᵉ baromètre annuel sur les comportements des Français au volant. Si celui-ci montre qu’ils sont plus conscients face aux dangers de l’alcool et de la vitesse, la très grande majorité d’entre eux a pris une très mauvaise habitude : l’utilisation de leur téléphone au volant. Pis, ils ne se rendent pas pas compte du risque qu’ils prennent pour eux-mêmes, et encore moins pour les autres usagers de la route.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 1 octobre 2024 à 11h28
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Automobile : les Français picolent moins, mais ils utilisent plus leur téléphone au volant ! - © Economie Matin
80%80% des automobilistes admettent utiliser leur téléphone au volant en 2024.

Les Français roulent moins vite et boivent moins qu'il y a 20 ans

Nous avons moins d'accidents et de morts sur les routes. Selon les chiffres de l'Observatoire Interministériel de la Sécurité routières (ONISR), relayés par Axa Prévention, le nombre de morts sur la route à été divisé par deux, passant ainsi de 7 655 en 2004, à 3 167 personnes en 2024 (la moitité d'entre eux aujourd'hui sont des cyclistes ou des trottinettistes). Deux principaux facteur expliquent ce recul : l'alcool et la vitesse excessive au volant. En 2004, 14 % des automobilistes admettaient conduire après avoir consommé plus de quatre ou cinq verres d’alcool. Aujourd’hui, soit 20 ans plus tard, cette proportion a été divisée par 2 (7 %).

De même, rouler à 160-170 km/h sur autoroute est devenu plus rare : cela concernait trois automobilistes sur 10 en 2004 (29 %), contre moins d'un automobiliste sur 10 en 2024 (8 %). On peut féliciter les campagnes de prévention ainsi que le durcissement de la loi qui ont, en témoignent ces chiffres, porté leurs fruits. Le 20e baromètre d'Axa Prévention ne s'arrête pas aux seuls automobilistes. Celui montre que les cyclistes s'équipent mieux qu'auparavant, 62 % d'entre eux portant désormais un casque, contre 53 % en 2021. En revanche, d'autres comportements à risque persistent. 66 % des conducteurs admettent encore passer au feu orange, un chiffre qui reste proche des 71 % observés en 2004 par Axa Prévention. D'autre part, près de 7 automobilistes sur 10 admettent ne pas respecter la limitation de vitesse de 30 km/h en ville. 

Le téléphone au volant : un fléau de plus en plus ancré

Si les chiffres concernant les comportements des Français avec l'alcool et la vitesse sont encourageants, ceux concernant l'usage du téléphone au volant le sont beaucoup moins. Selon le baromètre Axa Prévention : 80 % des automobilistes utilisent leur téléphone en conduisant, alors qu'ils n'étaient « que » 22 % il y a vingt ans. Eric Lemaire, président d'Axa Prévention tire la sonnette d'alarme sur cette «  hyperconnexion mortifère » : près de la moitié des automobilistes (46 %) téléphonent au volant, 3 sur 10 envoient ou consultent des SMS sur le téléphone, et 4 sur 10 paramètrent leur GPS en roulant. Dans 1 cas sur 10, le téléphone est directement à l'origine d'un accident de la route. Pis : 15 % des automobilistes ne considèrent pas que le téléphone devrait être interdit et certains (15 %) admettent même regarder des séries ou films !

Ceux qui ont une voiture de fonction ont prit ces plus mauvaises habitudes : 9 conducteurs roulant pendant leurs horaires de travail sur 10 admettent utiliser leur téléphone au volant, pour téléphoner (84 %), consulter des SMS (57 %), participer à une réunion de travail (24 %). Les deux-roues, bien qu'ils soient plus vulnérables, ne sont pas en reste : 20 % d'entre eux admettent envoyer des SMS en roulant, contre 3 % en 2018. Si ce type d'infraction paraît mineur pour nombre d'automobilistes, ces derniers ne doivent pas oublier que ces comportements sont à risque et qu'un accident est vite arrivé, peu importe la vitesse à laquelle ils roulent : inattention, écart de trajectoire, aquaplaning... Une vie ne vaut pas un SMS, celui-ci peut donc bien attendre quelques minutes ou heures...

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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