Depuis plusieurs mois, les relations entre le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni et le groupe franco-italien Stellantis sont tendues. Le gouvernement critique vivement la stratégie de Stellantis, estimant qu’elle néglige la production automobile en Italie, malgré la présence de marques emblématiques comme Fiat, Alfa Romeo, et Maserati.
Automobile : l’Italie s’apprête à vendre deux marques historiques à la Chine
Deux marques emblématiques bientôt sur le marché
Cette tension a culminé avec des actions telles que l’obligation pour Alfa Romeo de renommer son SUV Milano, produit à l’étranger, et la saisie de Fiat Topolino arborant un drapeau italien mais fabriquées au Maroc. Deux marques historiques, Innocenti et Autobianchi, sont au cœur de cette nouvelle polémique. Appartenant autrefois à Fiat Chrysler Automotive, puis à Stellantis, ces marques sont inactives depuis les années 1990. Innocenti, célèbre pour ses modèles de petites citadines comme la Mini dessinée par Bertone, et Autobianchi, connue pour des modèles iconiques comme la A112, pourraient être ressuscitées sous un nouveau drapeau.
Le gouvernement italien envisage d’exploiter une loi adoptée en décembre dernier, permettant de nationaliser des marques inactives depuis au moins cinq ans, à condition qu’elles soient revendues à des acteurs prévoyant de produire en Italie. Selon le quotidien italien Il Sole 24 Ore, l’objectif est de transférer les marques à des constructeurs chinois, en échange de la création d’usines sur le sol italien. Cette initiative vise à stimuler la production automobile locale, avec un objectif ambitieux d'un million de véhicules produits annuellement.
Une manoeuvre pour redynamiser son secteur de l'automobile
Un porte-parole de Stellantis a confirmé avoir pris connaissance des rumeurs, tout en précisant que le groupe n'a pas été officiellement informé de tels projets. Cette situation reflète les ambitions de l’Italie d’attirer des investisseurs étrangers, notamment chinois, pour revitaliser son secteur automobile. Toutefois, cette stratégie soulève des questions sur la cohérence et la durabilité des plans gouvernementaux.
Les sources gouvernementales indiquent que cette démarche vise à « sauver le patrimoine automobile italien tout en renforçant l’économie nationale par des investissements étrangers ». Cependant, des critiques soulignent l’ironie de confier des marques historiques italiennes à des constructeurs chinois, après avoir vivement critiqué Stellantis pour des raisons similaires.