L’inflation frappe de plein fouet les étudiants. Les derniers chiffres de l’Ifop et de l’association Cop1 sont plus qu’alarmants.
Précarité étudiante : sommes-nous en train de les sacrifier ?
Une étude aux chiffres plus qu'alarmants
L'inflation impacte de plein fouet le quotidien des étudiants. Beaucoup d'entre eux se retrouvent en situation de précarité. D'après les chiffres de l'étude de l'association Cop1, révélés ce mardi 12 septembre 2023 par France Info, la situation de nos étudiants est très préoccupante : 46% des étudiants ont déjà sauté un repas, 40% ont dû renoncer à des produits hygiéniques et 29% ont admis ne pas pouvoir régler leurs charges à temps. Certains se retrouvent avec seulement 50 euros après avoir payé leur loyer. Benjamin Flohic, président de l'association, témoigne : « Nous avons des étudiants qui avaient une situation financière stable avant l'inflation et qui nous confient aujourd'hui qu'à partir du 10 du mois, ils n'ont plus d'argent. »
La rentrée scolaire exerce une pression financière importante sur les étudiants et leurs parents. Selon les chiffres de la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), le coût de la rentrée s'élève en moyenne à 3 000 euros. Quant au coût général de la vie étudiante, les prévisions de l'UNEF estiment une augmentation de 6,7% pour l'année universitaire 2023-2024. Avec la hausse de l'inflation, notamment sur les produits alimentaires (+21% en deux ans) et l'électricité (+25% depuis le début de 2023), les étudiants sont littéralement étouffés par l'inflation.
La détresse des étudiants
45% des personnes interrogées par l'association Cop1 et l'Ifop ont exprimé leur crainte de basculer dans la pauvreté. 26% des étudiants ne bénéficient pas des aides de l'État, et 35% doivent travailler en parallèle de leurs études. Les étudiants doivent redoubler d'ingéniosité ou faire des sacrifices : un étudiant sur dix a renoncé à se chauffer, certains utilisent des applications comme Too Good To Go (anti-gaspillage) ou cherche les moindres remises pour manger à moindre coût, et plus de la moitié ont sacrifié leurs loisirs. La précarité étudiante est telle que le profil des bénéficiaires de l'association Cop1 a évolué : « Nous voyons un public de plus en plus différent (…) après avoir payé leur loyer et les charges, la moitié des étudiants n'a que 100 euros pour vivre. »
Hormis la revalorisation de la bourse étudiante de 37 euros par mois et la loi du 13 avril 2023 sur l'accessibilité pour les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré, le gouvernement propose peu de solution aux étudiants. Au vu de cette situation alarmante, nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas en train de sacrifier une partie de cette génération...