L’année 2024 s’annonce comme un tournant pour les usagers des transports franciliens. Le pass Navigo, leur précieux sésame pour la mobilité, devrait connaître une nouvelle augmentation. Une décision qui s’inscrit dans un contexte économique complexe et qui suscite déjà de nombreuses réactions.
Augmentation du pass navigo : ce que l’année 2024 vous réserve
Une augmentation inéluctable
Les usagers des transports franciliens devront se préparer à débourser davantage pour leur pass Navigo en 2024. L'Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régionale des transports, a en effet adopté un vœu en ce sens lors de son conseil d'administration. Cette décision s'inscrit dans un contexte de difficultés de financement pour l'IDFM. En effet, les besoins de financement de l'IDFM pour 2024 sont estimés à 800 millions d'euros, une somme conséquente qui justifie cette nouvelle augmentation.
L'augmentation du prix du pass Navigo n'est pas une première. En janvier 2023, le prix avait déjà subi une augmentation de 12%, passant de 75,20€ à 84,10€ par mois. Cette nouvelle augmentation, dont le montant n'a pas encore été précisé, devrait être votée en décembre. Elle s'accompagnera de recettes fiscales supplémentaires promises par le gouvernement et d'une hausse des contributions des collectivités locales.
Entre enjeux économique et politique sociale
La présidente de l'IDFM, Valérie Pécresse, a réaffirmé sa volonté de « modérer au maximum l'augmentation de tarifs pour les Franciliens ». Cependant, la situation financière de l'IDFM est complexe. Actuellement, les transports franciliens sont financés à 52,5% par une fiscalité dédiée (le versement mobilité - VM) et à 47,5% par les contributions des collectivités locales et les recettes tarifaires.
Pour pallier ces difficultés financières, Valérie Pécresse a fait voter un vœu demandant « le triplement de la taxe de séjour », ce qui pourrait rapporter 200 millions d'euros à l'IDFM. Elle réclame également « l'augmentation de 0,2 point du taux du versement mobilités dans la zone 1 et 2 », ce qui représenterait 300 millions d'euros supplémentaires dès l'année prochaine. Ces mesures laisseraient encore 300 millions à trouver auprès des collectivités et des usagers. Cette situation est le reflet d'un bras de fer entre l'IDFM et le gouvernement. En fin d'année dernière, face au refus du gouvernement d'augmenter les recettes fiscales provenant des entreprises, l'IDFM avait fortement augmenté le prix du pass Navigo et du ticket (+10%). Cette fois-ci, le gouvernement semble prêt à faire un geste. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a assuré à Valérie Pécresse que l'IDFM « pourra disposer de nouvelles marges de manœuvre fiscales dès 2024 ».