L’augmentation des loyers impayés en France est devenue une préoccupation majeure pour les propriétaires et les agences immobilières. Celle-ci a été multipliée par trois en trois ans. Covid-19, inflation, la guerre en Ukraine, la concurrence accrue sur le parc locatif….tout cela n’augure rien de bon pour les propriétaires. Quelles sont les solutions en cas de loyers impayés ?
Loyers impayés : une augmentation record !
Le nombre de loyers impayés a été multiplié par 3 en 3 ans
Selon les chiffres dévoilés par Imodirect à nos confrères de BFM Business, le nombre d'impayés de loyer a augmenté de 15% en 2022. En 2023, le nombre de dossiers nécessitant des relances a triplé depuis la crise du covid-19. Les grandes villes, comme Paris, sont particulièrement touchées, avec des augmentations du nombre de loyers impayés allant jusqu'à 7% sur un an.
D'après les chiffres d'Imodirect, un locataire sur quatre reçoit une relance pour non-paiement de son loyer dès le lendemain de l'échéance. Pour les relances à J+5, le taux est passé de 6,96% à 10,01% en 2023. À J+30, 3,7% des dossiers de location nécessitent une relance. Même si, dans la majorité des cas, les loyers impayés sont résolus rapidement après les relances, leur progression ne cesse d'inquiéter les propriétaires.
Les raisons derrière ces chiffres alarmants
Plusieurs raisons expliquent cette augmentation. Tout d’abord, l’inflation (5,9% en juillet 2023) et le déséquilibre entre l’offre et la demande de logement. Avec une pénurie de logements à louer, les locataires sont confrontés à une concurrence accrue, entraînant une augmentation des loyers. « Les annonces restent actuellement cinq ou six jours pour les maisons ou les grands appartements », constatent les experts de l’observatoire des loyers Clameur, précisant que la « durée de commercialisation d’un bien est divisée par deux ou trois. »
À cela s'ajoute la flambée des taux de crédit (3,6 % en mai 2023), rendant l'accès à la propriété plus difficile pour de nombreux locataires. Certains propriétaires, profitent de cette situation pour augmentent les loyers au-delà de l'IRL (Indice de Référence des Loyers) et ce malgré la plafonnement de l'augmentation des loyers par année à 3,5 % (en métropole) depuis 2022 avec une effectivité jusqu'au 31 mars 2024.
Que faire en cas de loyer impayé ?
D’après Imodirect, 75% des agences immobilières considèrent le manque de visibilité sur la procédure comme l'obstacle principal dans la gestion des impayés. Près de 56% des agences disposent d'un service spécifique dédié aux loyers impayés. Les propriétaires peuvent opter pour des assurances loyers impayés (le montant de ces assurances correspond en moyenne à 3,5% du loyer annuel), des garanties de loyer ou recourir à des services comme Garantme, une plateforme technologique qui facilite la gestion locative.
Quant aux locataires, ils peuvent se tourner vers des aides au logement, comme les APL proposées par la CAF (qui devraient prochainement être revalorisées à 3,5%). Près de 5,8 millions de ménages en bénéficient actuellement, dont 2,6 millions de foyers en logement social et 800 000 étudiants. Cette aide est calculée en fonction des revenus du foyer. À noter que le propriétaire peut demander à son locataire que le montant de ses APL lui soit directement reversé. D’autres solutions existent pour aider les locataires, comme Action Logement ou le Fonds de solidarité pour le logement (FSL). Si le montant du loyer est inférieur à 5.000 euros, il est recommandé aux deux parties de trouver un accord amiable. Dans le cas contraire, une procédure judiciaire peut être engagée. Pour l'initier, le propriétaire doit envoyer une lettre recommandée (il est conseillé de faire appel à un huissier de justice) à son locataire avec accusé de réception.
Le défi du logement en France
Obtenir un logement est devenu un combat de plus en plus ardu en particulier pour les logements HLM. Les demandeurs sont souvent confrontés à des listes d'attente interminables, et la pénurie de logements disponibles rend la situation encore plus difficile. Certains peuvent attendre jusqu'à 10 ans pour obtenir un logement ! Cette tendance ne semble donc pas prête de s'inverser...