L’assurance-vie connaît une hausse significative des rendements des fonds en euros, une première en trente ans. De quoi désormais rivaliser avec le livret A.
Assurance-vie : le retour en grâce des fonds en euros
L'assurance-vie rivalise désormais avec le livret A
Pour la première fois en trente ans, l'assurance-vie connaît une hausse significative de rendement. Société Générale Assurances révèle un taux annuel moyen de 3,31 % pour ses fonds en euros, un bond impressionnant par rapport aux 2,17 % de 2022. Milleis Vie avait déjà annoncé son taux annuel, à 2,75 % et il est de 3,50 % pour Garance. Les offres varient d'un assureur à l'autre, offrant aux épargnants un éventail de choix. La Macif propose des taux planchers allant de 2,50 % à 2,70 %, avec une possibilité d'atteindre 3,40 %. Chez Covéa, les augmentations sont plus modérées : MMA passe de 1,40 % à 2,25 %, tandis que Maaf et GMF atteignent 2,80 %.
Ces rendements, nets de frais de gestion, rivalisent désormais avec le Livret A. Historiquement en retrait, l'assurance-vie se positionne comme une très bonne alternative pour les consommateurs. Cette hausse est en partie due à l'augmentation du rendement du Livret A, poussant les assureurs à revoir à la hausse leurs propres taux pour la première fois en trente ans. Historiquement, les fonds en euros, principalement investis en obligations, souffraient de taux d'intérêt bas, voire négatifs. Cependant, en 2022, l'assurance-vie a commencé à rattraper le Livret A, offrant un taux moyen de 1,91 % contre 1,28 % en 2021.
Avec l'inflation, il est de plus en plus difficile d'épargner
Sur le marché français, l'assurance-vie représente plus de 1 900 milliards d'euros. Pourtant, en 2023, elle n'a attiré que 3,4 milliards d'euros de nouveaux investissements. Les unités de compte (UC) affichent une croissance positive, contrairement aux fonds en euros qui ont vu plus de 25 milliards d'euros retirés en un an et 86 milliards sur quatre ans. À la Macif, les retraits nets ont atteint 250 millions d'euros en 2023 sur un total de 24 milliards d'euros d'encours. Selon Odile Ezerzer sur Les Échos, directrice finance épargne de Macif, ces retraits sont souvent dus à des besoins financiers immédiats, comme des difficultés pour l'achat d'un bien immobilier ou des problèmes liés à la une forte baisse du pouvoir d'achat des Français.
Les compagnies d'assurance, en augmentant les taux, cherchent à revitaliser un secteur marqué par une certaine stagnation et à répondre aux attentes d'une clientèle en quête de rendements plus élevés. Pour les épargnants, cette hausse représente une opportunité de voir leur épargne augmenter davantage, mais elle invite également à une réflexion sur la répartition de leurs investissements, notamment entre les fonds en euros et les unités de compte.