Assurance auto : les opportunités et les risques de la conduite à 17 ans

La proposition de la Première ministre Élisabeth Borne de permettre aux jeunes de conduire seuls dès l’âge de 17 ans pourrait changer le visage de l’industrie de l’assurance auto dès 2024. Si cela représente une nouvelle opportunité pour les assureurs, cela apporte également des défis, notamment l’augmentation du risque d’accidents.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 10 juillet 2023 à 14h00
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Assurance auto : les opportunités et les risques de la conduite à 17 ans - © Economie Matin
1.255 EUROSLa moyenne des cotisations payées pour les conducteurs âgés de 18 à 25 ans s'établit à 1.255 euros.

Actuellement, en France, un jeune conducteur en conduite accompagnée peut passer le permis B à 17 ans, mais ne peut conduire seul qu'à partir de ses 18 ans. L'abaissement d'un an de cette limite, prévu pour janvier 2024, signifie que toute une génération supplémentaire d'automobilistes arrivera sur le marché de l'assurance auto. Nathalie Ciornei, directrice générale adjointe du groupe Matmut, a qualifié cette mesure d'« opportunité » à l'AFP, tout en soulignant qu'il faudra « maîtriser et encadrer » les conséquences. Le défi majeur pour les assureurs réside dans le manque d'expérience de ces jeunes conducteurs, facteur augmentant la probabilité d'accidents. En effet, cette nouvelle clientèle pourrait déséquilibrer l'équilibre technique du secteur, qui préfère maintenir un montant de primes supérieur au coût des sinistres.

L'arrivée d'une nouvelle génération d'automobilistes pour l'assurance auto

Il ne s'agit pas uniquement d'accidents graves, mais également d'une plus grande fréquence de sinistres mineurs comme des réparations de carrosserie, comme le note Yann Arnaud, directeur de l'innovation chez Macif. Néanmoins, les assureurs sont en mesure de voir au-delà du court terme. Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica, filiale du groupe Crédit Agricole, estime qu'être le premier assureur d'un conducteur peut s'avérer profitable à long terme, lorsque les risques deviennent plus « acceptables ».

La question de la non-assurance

Face à cette problématique, le secteur de l'assurance auto pourrait redoubler d'efforts en matière de prévention et de formation. L'idée serait d'inciter les jeunes conducteurs à adopter de bons comportements routiers dès le départ, y compris en déployant des boîtiers embarqués pour surveiller la vitesse et le style de conduite. Cependant, la mise en place d'une telle approche doit être « pédagogique et vertueuse en termes de sécurité », selon Nathalie Ciornei. Le coût élevé de l'assurance pour les jeunes conducteurs est un autre problème à prendre en compte. En 2022, les conducteurs âgés de 18 à 25 ans ont payé en moyenne une cotisation de 1.255 euros, soit deux fois plus que la moyenne nationale, selon le comparateur Assurland. Ceci peut conduire à une augmentation du nombre de conducteurs non-assurés, qui sont généralement plus jeunes. En effet, un conducteur en défaut d'assurance sur deux a moins de 30 ans, selon le Fonds de garantie des victimes (FGV).

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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