Assurance auto : se faire fliquer vaut-il vraiment le coup ?

Réduire sa prime d’assurance auto de 50%, un rêve pour le consommateur. C’est en tout cas la promesse alléchante de Direct Assurance avec son boîtier YouDrive. Toutefois, entre les chiffres marketing et la réalité du quotidien, il semble y avoir un monde. Décortiquons les faits.

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 18 septembre 2023 à 16h09
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Assurance auto : se faire fliquer vaut-il vraiment le coup ? - © Economie Matin
50 %Le pourcentage de la réduction maximale sur l'assurance auto.

Assurance auto connectée : les limites

50% de réduction sur votre prime d'assurance auto, ça sonne comme une aubaine, surtout dans un contexte économique marqué par l'inflation. La compagnie Direct Assurance propose donc YouDrive, un boîtier connecté qui évalue votre conduite dans le but de personnaliser votre tarif d'assurance. Vous êtes bon conducteur ? Le montant de votre prime baisse. Le concept semble séduisant et futuriste, mais la réalité est plus nuancée. Atteindre cette économie maximale de 50% ressemble plus à un parcours du combattant qu'à une balade de santé.

«La réduction promise n'est pas si facile à obtenir. Pour décrocher les 50%, il faut, entre autres, adopter une conduite 'parfaite». Selon une enquête de l'UFC-Que Choisir, même avec un pied extrêmement léger sur les pédales et une anticipation digne d'un pilote de course, les réductions restent modestes. Un étudiant a, par exemple, économisé seulement 142 euros sur une prime initiale de 1059 euros, loin des 50% vantés par la compagnie. Est-ce donc une promesse en l'air ?

Les Français traditionnellement méfiants

Le dispositif YouDrive a d'autres conditions restrictives. Pour prétendre à la réduction maximale, le conducteur doit également limiter son kilométrage à 6000 kilomètres par an, ce qui semble irréaliste pour le Français moyen qui parcourt près de 11 000 kilomètres annuellement. Les assurances 'as you drive' ou 'au kilomètre' trouvent donc principalement leur public chez les jeunes conducteurs, les étudiants et les résidents de zones urbaines. Le reste des conducteurs reste sceptique et à juste titre.

Mais l'intrusion de ce 'mouchard' dans notre vie privée pose aussi question. Les Français se montrent traditionnellement méfiants face à toute forme de surveillance, et cette technologie n'échappe pas à la règle. En plus de cela, ces nouvelles formules d'assurance pourraient remettre en cause le modèle de solidarité en vigueur dans le secteur des assurances en France. Dans ce modèle, les conducteurs prudents paient un peu plus pour équilibrer les coûts générés par les conducteurs à risque. Si ce système venait à être bouleversé, nous pourrions nous retrouver avec des primes d'assurance globalement plus élevées.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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