Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a annoncé plusieurs réformes visant à lutter contre l’absentéisme des fonctionnaires, devenu un enjeu budgétaire majeur. Parmi les mesures phares, l’alignement des jours de carence sur le secteur privé et une baisse des remboursements des arrêts maladie, ce qui devrait permettre à l’État d’économiser 1,2 milliard d’euros.
Arrêts maladie : 2 jours de carence de plus pour les fonctionnaires ?
Vers des arrêts maladie moins remboursés dans la fonction publique
Depuis sa prise de fonction, Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre de la Fonction publique, a fixé plusieurs priorités pour la modernisation de la fonction publique. Parmi celles-ci, la lutte contre l'absentéisme occupe une place centrale. En dix ans, le nombre de jours d'absence des fonctionnaires est passé de 43 à 77 millions, soit une augmentation de 80%, engendrant un coût de 15 milliards d'euros pour l'État en 2022. L’écart avec le secteur privé est notable, avec une moyenne de 14,5 jours d'absence par an chez les fonctionnaires, contre 11,6 jours pour les salariés du privé.
Face à cette situation, le ministre prévoit deux mesures fortes. La première est l’extension du nombre de jours de carence pour les fonctionnaires, passant d’un à trois jours, pour s’aligner sur le secteur privé. Cette mesure devrait inciter à une meilleure responsabilisation des agents et prévenir les absences de courte durée. La deuxième mesure consiste à limiter les remboursements des arrêts maladie à 90%, également en cohérence avec les pratiques du secteur privé. Ces réformes doivent permettre à l'État de réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies, contribuant ainsi à l’effort de 5 milliards annoncé par le ministère de l’Économie.
Les conditions de travail des fonctionnaires devraient s’améliorer
Outre ces mesures de responsabilisation, Guillaume Kasbarian entend améliorer les conditions de travail des fonctionnaires. Le plan d’accompagnement annoncé comporte trois axes : l'amélioration de la qualité de vie au travail, la simplification administrative et la protection des agents contre les violences. Cette volonté de modernisation s’accompagne d’une réduction progressive des effectifs, en favorisant l'efficience des services publics et en contractualisant des objectifs chiffrés. Le ministre souhaite également aborder la question des effectifs à long terme, sans sacrifier la qualité des services publics.
En parallèle, Guillaume Kasbarian envisage de revoir certaines primes, comme la prime de pouvoir d’achat des fonctionnaires, jugée obsolète. Il a rappelé que d'autres formes de valorisations sont à l’étude, notamment sur le logement, afin de mieux soutenir le pouvoir d’achat des agents. Ces réformes, qui seront discutées avec les syndicats, visent à moderniser la fonction publique tout en tenant compte des réalités budgétaires de la France.