ALERTE ROUGE ! L’arrêt maladie d’une semaine bientôt non indemnisé ?

Pour réduire les dépenses en flèche de la Sécurité sociale, la Cour des comptes propose de ne plus indemniser les arrêts maladie de moins de 8 jours, visant une économie de plusieurs centaines de millions d’euros par an.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 30 mai 2024 à 8h09
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ALERTE ROUGE ! L’arrêt maladie d’une semaine bientôt non indemnisé ? - © Economie Matin
4,3 milliards d'eurosLes dépenses de la Sécurité sociale ont augmenté de 4,3 milliards d'euros entre 2017 et 2022.

Une mesure radicale pour endiguer le creusement du déficit de la Sécurité sociale

Les arrêts maladie coûtent cher à la Sécurité sociale. Les dépensent ont augmenté de 56 % depuis 2017, atteignant 12 milliards d'euros en 2022. La Cour des comptes prône une réforme pour endiguer cette tendance. Lors d’une conférence de presse le 29 mai 2024, son premier président, Pierre Moscovici, a souligné l'urgence de cette situation, le déficit de la Sécurité sociale risquant de se creuser jusqu'à dépasser les 17 milliards d'euros d'ici 2027. Les réformes envisagées comprennent l'interruption de l'indemnisation pour les arrêts de moins de huit jours, l'augmentation du délai de carence de trois à sept jours, ainsi qu’une réduction du taux de prise en charge par l'Assurance-maladie.

Ces mesures, qui pourraient permettre d’économiser jusqu'à 1 milliard d'euros par an, visent à redistribuer la charge financière entre la Sécurité sociale, les entreprises et les salariés. Cette redistribution cherche non seulement à réduire les dépenses publiques mais aussi à inciter les entreprises et les assurés à une gestion plus prudente des arrêts de travail.

Qui dit arrêts courts non indemnisés dit arrêts non pris ?

Les conséquences éventuelles pour les salariés et les entreprises seraient considérables. Les salariés, en particulier, verraient leur couverture pour les courts arrêts maladie potentiellement éliminée, ce qui pourrait les conduire à reconsidérer la nécessité de certains arrêts. D'autre part, les entreprises pourraient devoir supporter une part plus importante des coûts, en particulier si les jours de carence d'ordre public sont instaurés. Cette mesure pourrait représenter une économie significative pour les entreprises, bien que les salariés subiraient une perte de revenus.

L'approche de la Cour des comptes, bien que pragmatique, requiert une concertation étroite avec les partenaires sociaux pour en mesurer toutes les conséquences potentielles. Pierre Moscovici insiste sur le besoin de solutions équilibrées et durables, reflétant la complexité du problème et l'importance de sa résolution pour la stabilité financière de la France.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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