L’idée n’est pas nouvelle, mais elle semble avoir fait son chemin dans les couloirs de Matignon : Michel Barnier envisagerait d’augmenter le nombre de jours de carence, mais aussi d’abaissé le plafond d’indémnisation afin de réduire les dépenses de la Sécurité sociale.
Arrêt maladie : le gouvernement veut changer les règles d’indemnisation (en moins bien)
Arrêt maladie : le gouvernement veut changer les règles
Le gouvernement de Michel Barnier pourrait bientôt augmenter le nombre de jours de carence pour les arrêts de travail. Le Premier ministre vise à réduire le déficit public et soulager les dépenses de la Sécurité sociale. Actuellement fixé à trois jours, aucun délai d'allongement du nombre de jour de carence n'a pour le moment été donné.
Parallèlement, le plafond de la prise en charge par l'Assurance maladie pourrait être abaissé. À l’heure actuelle, la Sécurité sociale prend en charge 50 % du salaire brut à partir du quatrième jour d'arrêt, dans la limite de 1,8 SMIC. Désormais, ce plafond pourrait être réduit à 1,4 SMIC. D’après Les Échos, cette réduction permettrait de rapporter 600 millions d’euros dès l'année prochaine. Pour les salariés gagnant plus de 2 473 euros brut, cela signifie une baisse des indemnités, à moins que leurs employeurs ne compensent la différence. précisent nos confrères. De nouvelles mesures qui risquent de compliquer la situation de nombreuses entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises.
Les entreprises et les salariés sous pression
Les syndicats dénoncent vivement ces réformes. Pour eux, ce sont les salariés qui paieront les pots cassés. L’Humanité va même jusqu'à qualifier ces mesures d'« opération enfumage » : une manœuvre selon nos confrères pour détourner l'attention des vraies raisons du déficit de la Sécurité sociale. En augmentant le délai de carence et en réduisant la prise en charge, beaucoup de travailleurs pourraient hésiter à se mettre en arrêt maladie, même lorsqu'ils en ont réellement besoin.
Les entreprises se retrouvent également sous pression. Aujourd’hui, de nombreuses conventions collectives permettent aux employeurs de compenser la part non prise en charge par l'Assurance maladie. Mais si les nouvelles règles entrent en vigueur, ce seront encore les employeurs qui devront mettre la main à la poche.