Tous les syndicats des médecins libéraux appellent à une grève généralisée et illimitée de la profession à partir du 13 octobre. Ils revendiquent une augmentation des tarifs des consultations et une amélioration de leurs conditions de travail.
Grève des médecins libéraux : plus de consultations dès le 13 octobre ?
Mobilisation illimitée : les médecins libéraux appelés à la gréve
Les principaux syndicats des médecins libéraux, incluant la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), ont décidé de faire front commun face à ce qu’ils considèrent comme un manquement des engagements pris lors des négociations de 2022 avec l'Assurance maladie. Dès le 13 octobre 2023, ils invitent « tous les médecins libéraux, généralistes et spécialistes à rejoindre ce mouvement de grève sans précédent et à suspendre temporairement leurs services médicaux ». L’action vise non seulement à protester contre la hausse jugée insuffisante des tarifs de consultation, mais aussi contre le projet de loi du parlementaire Frédéric Valletoux, qui ambitionne de renforcer l’accès aux soins via une mobilisation territoriale accrue des professionnels de santé.
Les syndicats reprochent notamment aux décideurs de ne pas avoir suffisamment pris en compte leurs revendications concernant une amélioration significative de leurs conditions de travail. Le résultat des négociations a été qualifié de décevant, avec une augmentation des tarifs de consultation bien inférieure aux attentes, passant de 25 à 26,5 euros pour la médecine générale, et jusqu’à 31,5 euros pour la médecine spécialisée, loin des 30 et 50 euros espérés respectivement.
Une profession en quête de reconnaissance et de soutien
La situation tendue du secteur médical libéral est également exacerbée par une diminution notable du nombre de médecins en cabinet au cours de la dernière décennie. Leur nombre a diminué de plus de 10% entre 2012 et 2022. La conjoncture est aggravée par les départs en retraite conséquents et la préférence des nouveaux médecins pour des postes de remplaçants plutôt que des installations en cabinet, signalant une crise profonde dans le secteur.
L’intersyndicale soulève des inquiétudes sérieuses vis-à-vis de la proposition de loi du député Horizons Frédéric Valletoux, craignant qu’elle impose des contraintes supplémentaires sur une profession déjà sous pression. La mobilisation a pour objectif de réouvrir le dialogue et de travailler à une solution concertée. Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, a mis en garde le gouvernement sur l’urgence de la situation, appelant à « investir pour rendre ces métiers attractifs ». L’heure est à la concertation, mais aussi à une reconnaissance plus marquée de la valeur et de l’engagement des médecins libéraux dans le paysage sanitaire français.