Fatigue chronique, somnolence au volant, troubles cardiovasculaires… L’apnée du sommeil est une maladie largement sous-diagnostiquée qui menace des millions de personnes. Pourquoi ce problème est-il si dangereux ? Quels sont les nouveaux moyens de diagnostic et de traitement ? Plongée au cœur d’un problème de santé publique trop souvent ignoré.
Apnée du sommeil : le tueur invisible qui menace des millions de Français
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Publié le 22 mars 2025 à 15h00
Le 14 mars 2025, à l'occasion de la Journée internationale du sommeil, plusieurs experts ont alerté sur la hausse inquiétante du nombre de personnes atteintes d'apnée du sommeil. Ce trouble respiratoire, qui touche près de 6 % des femmes adultes et jusqu'à 12 % des hommes en France, reste sous-diagnostiqué, exposant les patients à des risques majeurs pour leur santé. Malgré des technologies avancées et médicales, le parcours de soins reste complexe, et la prise en charge encore insuffisante.
Un sommeil perturbé, des risques majeurs pour la santé
L'apnée du sommeil se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant la nuit, souvent accompagnés de ronflements bruyants et d'un sommeil fragmenté. Résultat : une fatigue persistante et des conséquences lourdes sur la santé.
Les complications possibles
Selon les experts, ne pas traiter l'apnée du sommeil peut entraîner des pathologies graves :
| Conséquences | Détails |
|---|---|
| Fatigue chronique | Somnolence diurne, difficulté de concentration, irritabilité |
| Hypertension artérielle | L'apnée provoque des variations brutales de la pression sanguine |
| Accidents vasculaires cérébraux (AVC) | Le manque d'oxygène favorise la formation de caillots sanguins |
| Diabète de type 2 | Les perturbations du sommeil augmentent la résistance à l'insuline |
| Troubles cognitifs | Risques accumulés de maladies neurodégénératives comme Alzheimer |
« L'apnée du sommeil n'est pas seulement un trouble du sommeil, c'est un facteur de risque cardiovasculaire majeur », souligne le Dr Hervé Pégliasco, pneumologue à Marseille, interviewé par Le Progrès.
Comment détecter l'apnée du sommeil ?
Le problème principal reste le sous-diagnostic : 80 % des personnes atteintes ignorent leur état. Jusqu'à présent, le diagnostic passait par une polysomnographie en milieu hospitalier, un examen contraignant qui implique de passer une nuit entière branchée à des capteurs. Mais une nouvelle solution pourrait révolutionner la détection.
Une application pour diagnostiquer l'apnée du sommeil
L'application française Apneal , développée par une start-up et validée médicalement, pourrait changer la donne. Son fonctionnement est simple :
- L'utilisateur fixe son téléphone sur son thorax avant de dormir.
- Les capteurs enregistrent les mouvements respiratoires et cardiaques.
- Une intelligence artificielle analyse les données et fournit un indice de risque.
- Le rapport peut être envoyé directement à un médecin.
« Cette technologie permet un diagnostic rapide et fiable, avec une précision de 90 % par rapport à une polysomnographie classique », explique Justine Frija, médecin au centre du sommeil de l'hôpital Bichat et qui a mené l’étude clinique pour valider l’intérêt scientifique de ce nouvel outil, comme le rapporte radiofrance.fr.
Un suivi médical encore insuffisant en France
Malgré la montée en puissance du dépistage, la prise en charge des patients reste insuffisante.
Un manque de médecins spécialisés
Le parcours de soins pour les patients souffrant d'apnée du sommeil est semé d'embûches :
- Délais d'attente trop longs : plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous avec un pneumologue.
- Manque de médecins formés : peu de généralistes savent diagnostiquer la maladie.
- Équipements coûteux : les masques à pression positive continue (PPC) coûtent environ 1 000 euros par an, avec un remboursement partiel par la Sécurité sociale.
Face à ces obstacles, la Haute Autorité de Santé recommande une meilleure formation des professionnels et un accès facilité aux solutions de diagnostic de l'apnée du sommeil.
Quels traitements pour les patients ?
Une fois le diagnostic posé, plusieurs solutions existent en fonction de la sévérité du trouble.
Les traitements disponibles
| Traitement | Indications |
|---|---|
| Masque à pression positive continue (PPC) | Standard pour les formes modérées à sévères |
| Orthèse d'avancée mandibulaire | Alternative pour les formes légères à modérées |
| Implant stimulateur du nerf hypoglosse | Pour les patients intolérants aux autres traitements |
| Chirurgie ORL | Cas rares avec obstruction anatomique importante |
Le masque PPC, bien que très efficace, n'est pas bien toléré par tous les patients. Une alternative innovante existe depuis juillet 2024 : un implant qui stimule les muscles du cou pour éviter les pauses respiratoires nocturnes.