Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement français a mis en place des aides à l’embauche pour les alternants afin de soutenir l’emploi des jeunes dans un contexte économique difficile. Initialement conçue comme une réponse temporaire à la crise sanitaire, cette aide financière est désormais sur le point d’être supprimée. Mais cette annonce inquiète les professionnels… comme les alternants.
Alternance : la fin de l’aide à l’embauche ?
Qui pouvait bénéficier de l’aide à l’embauche ?
L'aide à l'embauche des alternants a été introduite en juillet 2020, en pleine crise du COVID-19, pour favoriser l'emploi des jeunes. Fixée initialement à 6 000 euros, elle visait à inciter les entreprises à embaucher des jeunes de moins de 30 ans en contrats de professionnalisation ou d'apprentissage. L’aide s’adressait également aux recrutements, toujours en alternance, de jeunes de 16 à 25 ans révolus et de demandeurs d’emploi de 26 ans.
La durée du contrat faisait fortement augmenter le montant de l’aide. Ainsi, si pour un CDD de 6 mois l’aide n’était que de 3.000 euros, elle grimpait à 6.000 euros, son maximum, en cas d’embauche en CDI ou en CDD de 12 mois et plus. Cette aide a été prolongée à plusieurs reprises jusqu'à couvrir tous les contrats signés jusqu'au 30 avril 2024.
L’aide à l’embauche des alternants bientôt supprimée ?
Le gouvernement a transmis un projet de décret aux partenaires sociaux, prévoyant la suppression de cette aide à partir du 1er mai 2024. « Au regard des prévisions de croissance et de la hausse du déficit public (5,5 % du PIB en 2023), des mesures de réduction du budget de l’État ont été décidées sur certains dispositifs relevant notamment du champ de l’emploi et de la formation professionnelle », précise le projet de décret.
Cette décision s'inscrit donc dans le cadre d'un plan plus large de réduction du déficit public, visant une économie budgétaire dans le secteur de l'emploi et de la formation professionnelle. La suppression ne toucherait que les contrats de professionnalisation, l'aide pour les apprentissages en formation initiale étant maintenue jusqu'à la fin de l'année. Selon l’agence AEF, qui a dévoilé le décret, le projet est en effet de « supprimer, pour les contrats conclus dès le 1er mai 2024, l’aide aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation ».
La CPME s’inquiète de la suppression de l’aide
La suppression envisagée de cette aide a suscité des inquiétudes parmi les petites et moyennes entreprises (PME), qui bénéficient grandement de ces fonds pour intégrer de jeunes professionnels. La Confédération des PME a exprimé des réserves, suggérant que le gouvernement reconsidère cette décision, compte tenu de l'importance de l'alternance pour l'intégration professionnelle des jeunes.
« Les formations en alternance sont aujourd’hui plébiscitées par les jeunes et par les entreprises. En 2023, ils étaient près d'un million à avoir ainsi pu accéder à des formations en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Autant d’entreprises qui pourront ensuite embaucher du personnel qualifié connaissant déjà bien le monde professionnel. Autant de jeunes qui se verront ouvrir en grand les portes du monde du travail avec un métier qu’ils aiment », écrit-elle dans un communiqué de presse diffusé le 15 avril 2024. « Si la nécessité de réduire les dépenses publiques ne fait pas débat, il convient de bien cibler celles dont l’utilité n’est pas prouvée. Ce qui n’est pas le cas des embauches en contrat de professionnalisation. »