Allergies : remède miracle contre l’ambroisie ?

La solution miracle : l'Ophraella communa

C'est à Lyon que l'on a repéré, pour la toute première fois, l'Ophraella communa. Appartenant à l'ordre des coléoptères, cet insecte, à l'allure d'une punaise brunâtre zébrée de noir, se délecte des feuilles et des fleurs de l'ambroisie. «L'observatoire des ambroisies FREDON France est venu confirmer sa présence», explique Marilou Mottet, experte en la matière. Une découverte qui pourrait soulager pas moins de 690 000 personnes rien que dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, fortement touchée par cette allergie.

L'Italie du Nord a déjà eu le privilège de faire la connaissance de ce petit insecte. Depuis son apparition près de l'aéroport de Milan en 2013, les effets sur la diminution des pollens d'ambroisie ont été spectaculaires. « Les pollens d'ambroisie dans l'air y ont chuté de 80% », rapporte Mottet. Si l'on en croit un rapport de 2015 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale, son introduction dans notre pays pourrait entraîner une réduction du risque allergique de plus de 50%, avec une économie non négligeable sur les coûts de santé.

Stopper les allergies avec ces insectes, un impact potentiel ?

Mais attention, tout n'est pas rose. Marilou Mottet tempère nos ardeurs : « sa présence naturelle, sans aide humaine pour favoriser sa dispersion plus massivement, ne suffira pas à régler les problèmes liés à l'ambroisie ». Il est donc envisagé des lâchers massifs de cet insecte. Toutefois, des études sont en cours pour déterminer l'impact potentiel de cette chrysomèle sur l'environnement et la biodiversité.

Tout porte à croire que l'Ophraella communa est une réponse naturelle contre la propagation de l'ambroisie. Cependant, avant de déployer cette solution à grande échelle, il est impératif d'étudier avec attention les répercussions écologiques. Si l'enjeu de santé publique est majeur, la préservation de notre écosystème l'est tout autant.