Omelette, œuf poché, œuf au plat, œuf cocotte… les recettes ne manquent pas pour se délecter d’un œuf. Pas cher, sain et utilisable pour des préparations simples comme complexes, les oeufs ont la cote en France. Le pays n’en a jamais mangé autant… Et la production risque de ne pas suffire.
Alimentation : les oeufs font recette, les Français en mangent 4 par semaine
La consommation d’oeufs explose en France
Depuis le début de l'année 2024, la consommation d'œufs en France a augmenté de 5,2%, établissant un record historique selon la CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf). Chaque Français consomme en moyenne 224 œufs par an, soit environ quatre œufs par semaine. Et ça s’explique facilement : prix attractifs des œufs, qualité nutritionnelle, préférences croissantes pour les produits de poules élevées en plein air ou fermier...
Selon les données de l'Interprofession des Œufs (CNPO) dévoilées par Les Echos le 19 juin 2024, les Français n'ont jamais autant consommé d'œufs. En 2023, la consommation a atteint 15 milliards d'œufs… et les œufs d’origine française représentent 99% de la consommation nationale. Une autonomie alimentaire rare qu’il faut protéger. Mais celle-ci est mise à mal par l'augmentation de 5,2 % observée depuis le début de 2024 est le résultat d'une demande croissante pour des protéines animales bon marché et de haute qualité. « On sait très bien que si on descend à 80% d'autosuffisance, ce sont les 20% importés qui vont imposer les prix », explique aux Echos Yves-Marie Beaudet, président du CNPO.
Les élevages plus respectueux des animaux ont la préférence des Français
La préférence pour les œufs de plein air ou fermiers se renforce, montrant une prise de conscience des Français concernant le bien-être animal. En 2023, plus de 60% des œufs consommés provenaient de poules élevées en plein air, malgré un prix plus élevé (28 centimes par œuf contre 17 centimes pour les œufs de poules élevées en cage).
Les œufs restent l'une des protéines animales les moins chères, même avec une inflation de 25% à 28% en 2023. Depuis début 2024, les prix ont légèrement baissé, avec une réduction de 0,3% pour l'ensemble des œufs et de 1,5% pour les œufs de plein air. La loi Egalim, qui oblige les éleveurs à ajuster les prix en fonction des coûts de production, joue un rôle clé dans cette stabilisation des prix.
Il faut augmenter la production d’œufs en France
Malgré une production de 15 milliards d'œufs en 2023, les éleveurs peinent à répondre à la demande croissante. La grippe aviaire a sévèrement affecté les élevages, avec un déficit d'un million de poules pondeuses. Cela pose la menace d'une augmentation des importations, notamment en provenance d'Ukraine. Et ce même si la France est redevenue, en 2023, le premier pays producteur d’œufs en Europe grâce à une hausse de la production de 4%. Une hausse insuffisante pour répondre à la hausse de la demande. En 2023, les Français ont consommé en effet 24 œufs par personne de plus qu’en 2013.
Pour garantir l'autonomie de la production nationale, le CNPO a lancé un plan ambitieux visant la construction de 300 nouveaux poulaillers d'ici 2030, nécessitant un investissement de 300 millions d'euros. Objectif : maintenir un taux d'autosuffisance de 99 % et à éviter la dépendance aux importations qui pourrait influencer les prix.