Moins d’une semaine. Si une crise survenait et isolait Paris, la capitale française disposerait à peine d’une semaine pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population. C’est du moins ce qu’annonce l’étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), qui a été dévoilée par nos confrères du Parisien.
Catastrophe naturelle, blocage… : combien de temps tiendrait Paris avant la famine ?
Paris n'a que cinq à sept jours de stock alimentaires devant elle
L’étude de l'Atelier Parisien d’Urbanisme (Apur), relayée par Le Parisien, met en lumière une réalité préoccupante pour les Parisiens : en cas de blocus ou de catastrophe naturelle, la capitale ne pourrait subvenir aux besoins alimentaires de ses habitants que pour une durée de cinq à sept jours.
En cas de blocage, qui pourrait par exemple être provoqué par les agriculteurs ou par un autre type de mouvement social, comme les Gilets jaunes, les liaisons routières et ferroviaires pourraient être coupées. Ce manque d'autonomie alimentaire repose, selon l'Apur, sur une dépendance excessive de la capitale aux circuits d'approvisionnement externes. Il faut dire que ce sont pas moins de 6,5 millions de repas, l'équivalent de 3 090 tonnes de denrées alimentaires, qui doivent être assurés chaque jour pour les 2,146 millions de Parisiens.
Une fragile chaîne logistique
La chaîne logistique alimentaire de Paris, bien que complexe et efficace en période normale, se révèle d’une extrême fragilité dès lors qu'un maillon de la chaîne est affecté en cas de crise. Le marché de Rungis, par exemple, principal centre de distribution pour la région parisienne, est entièrement dépendant du réseau de transport routier. La capitale, ne disposant pas de réserves locales, ne pourrait ainsi pas répondre aux besoins de sa population.
Cette situation de dépendance est d'autant plus accentuée que les ressources - stocks sont concentrés dans des zones périphériques. Aucun stocks à Paris même donc. Le modèle logistique parisien en effet a été pensé et optimisé pour une efficacité maximale et court termiste.
Une prise de conscience nécessaire pour anticiper la crise
Face aux constats de cette étude de l'Apur, et c'est la sonnette d'alarme que tire l'organisme, il apparaît urgent de repenser l’autonomie alimentaire de Paris. La crise sanitaire du Covid-19 a eu le mérite de révéler les faiblesses dans les chaînes d’approvisionnement, mais pour autant, aucun plan concret de stockage stratégique n’a encore été mis en place pour pallier ces dernières.
L'Apur appelle les acteurs locaux, tels que la Mairie de Paris et les préfectorats, à envisager des solutions de stockage de denrées non périssables et à diversifier les sources d’approvisionnement. La ville pourrait également encourager l’implantation de petites productions locales pour assurer un minimum d’autosuffisance.