La tendance à la modération semble gagner du terrain en France, où la consommation d’alcool affiche une baisse importante. Selon le dernier rapport publié par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, les Français ont changé leurs habitudes en matière de consommation d’alcool.
Alcool : les Français réduisent leur consommation
Les habitudes de consommation en France évoluent vers une modération accrue, selon un rapport récemment publié par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). En 2023, une proportion décroissante de la population française rapporte consommer de l'alcool, avec une baisse des consommations quotidiennes. Ce rapport souligne non seulement une réduction de la consommation générale, mais aussi une augmentation des soins relatifs à la dépendance.
Une consommation d’alcool en forte baisse
Les données de 2023 du rapport publié par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), révèlent une diminution de 3,8 % des volumes d'alcool pur vendus par rapport à 2022, totalisant 10,35 litres par habitant de plus de 15 ans. Cette baisse est principalement portée par le recul des ventes de vins, qui chutent de 4,2 % et constituent toujours plus de la moitié des boissons alcoolisées vendues en France. Parallèlement, les bières gagnent du terrain, représentant désormais plus d'un quart des ventes.
Chez les adultes, la consommation d'alcool quotidienne a fortement diminué, passant de −13 % entre 2021 et 2023. De même, la fréquence des accidents mortels impliquant un conducteur en état d'ivresse a baissé de 7,5 %. Chez les adolescents de 17 ans, la tendance est également à la baisse, avec une diminution de 31 % de la consommation quotidienne et de 16,8 % des épisodes d'alcoolisation ponctuelle intense.
Alors que les volumes d’alcool mis en vente de même que sa consommation continuent de diminuer en 2023, le nombre d’hospitalisations liées à l’alcool a pourtant augmenté l’année dernière.
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— OFDT (@OFDT) November 27, 2024
Une diminution de la consommation annuelle et quotidienne
La consommation annuelle parmi les Français montre une tendance à la baisse sur plusieurs années. En effet, en 2023, moins de Français ont déclaré avoir consommé de l'alcool, avec seulement 82,5 % ayant bu au moins un verre dans l'année, comparé à 85 % en 2021 et 86,5 % en 2017. Cette diminution est encore plus marquée dans la consommation quotidienne, où seulement 7 % des Français déclarent boire de l'alcool chaque jour, en baisse par rapport aux 10,6 % en 2021.
Les statistiques de vente confirment cette tendance à la baisse, avec un volume total vendu qui s'élevait à 10,35 litres par personne en 2023, légèrement inférieur aux 10,56 litres de 2021. La répartition de cette consommation révèle que les vins restent prédominants, représentant 52 % des ventes, suivis par les bières avec 25 % et les spiritueux à 21 %. Les autres boissons alcooliques, telles que les cidres et les portos, constituent moins de 2 % du marché. Cette évolution des ventes traduit un changement progressif dans les habitudes de consommation. Malgré une diminution globale de la consommation, « les préférences de consommation sont de plus en plus souvent tournées vers les bières et moins souvent vers le vin », note le rapport.
Une augmentation des hospitalisations
Malgré la baisse de la consommation, les hospitalisations liées à l'alcool ont augmenté de 4,1 % en termes de séjours et de 2,5 % en nombre de patients en 2023, impliquant majoritairement des hommes, avec un âge moyen de 56 ans. Cette augmentation concerne particulièrement les cas d'alcoolodépendance, où le nombre de séjours hospitaliers est passé de 115 908 en 2021 à 133 358 en 2023. Cette hausse des hospitalisations souligne une dégradation de la santé publique liée à l'alcool, même en contexte de consommation réduite.
L'évolution des préférences et des pratiques des Français en matière de consommation est marquée par une diminution de la consommation quotidienne au profit d'épisodes d'alcoolisation plus intenses et sporadiques. Les bières gagnent en popularité, tandis que le vin perd du terrain, reflétant un changement générationnel dans les habitudes de consommation. Ces évolutions suggèrent une mutation plus large des habitudes de consommation, qui pourrait expliquer les modifications observées dans les motifs d'hospitalisation.