Al Capone par Roberto Alagna, la comédie musicale de la rentrée

Délaissant un moment l’opéra, Roberto Alagna pose ses valises à Paris pour quelques mois et devenir la vedette de la comédie musicale Al Capone aux Folies Bergères (2h30 avec entracte), depuis le 28 janvier et jusqu’en mai. «L'opéra, mon premier amour, est éternel. La comédie musicale, c'est l'opérette d'aujourd'hui dans la continuité des opérettes d'Offenbach ou de Strauss», affirme-t-il à l'AFP.

C’est le spectacle événement de la rentrée, et c’est une réussite à commencer par la belle écriture mélodique de Jean-Félix Lalanne, avec des airs qui, sans doute, on l’espère, se graveront dans la mémoire populaire. Le langage parlé est réduit au minimum, la musique est toujours présente et sait alterner airs solos, duos, ou de groupes. L’orchestre (claviers, guitare électrique, percussions, cuivres) joue aussi une belle partition, entre jazz et passages symphoniques plus graves, il apporte de la couleur et un efficace soutien aux voix.

Les chanteurs-acteurs, et danseurs également pour certains, sont excellents, avec bien sûr un Roberto Alagna au-dessus du lot : quelle voix, quelle ampleur, quel magnétisme ! Mais nommons aussi Anggun (sa compagne), Kaïna Blada (sa sœur), Bruno Pelletier (dans le rôle d’Eliot Ness, révélé avec le personnage de Gringoire dans la comédie musicale Notre-Dame-de-Paris).

On apprécie également la grande variété de tableaux grâce aux décors, aux lumières, aux costumes, et des enchainements d’une grande fluidité : il est vrai que la mise en scène est réalisée par un professionnel de l’opéra, Jean-Louis Grinda, metteur en scène confirmé et actuel directeur de l'Opéra de Monte-Carlo et des Chorégies d'Orange.

Au final un spectacle qui vous met de bonne humeur, sur un petit nuage. Les prix des places s’échelonnent de 25 à 90€, c’est abordable, surtout quand on compare à l’opéra traditionnel, et surtout pour écouter une vedette internationale comme Roberto Alagna !

Le pari financier est important, le budget de la production est de 5 millions d'euros, 35 artistes (comédiens, chanteurs et danseurs, un orchestre) sont sur scène tous les soirs. Al Capone sera joué jusqu’en mai à Paris, et il y aura peut-être d’autres dates ailleurs, Roberto Alagna confie : «Je compte bien proposer le spectacle à des maisons d'opéra et des orchestres symphoniques, notamment le Metropolitan de New York, après sans doute les Chorégies d'Orange.»