Airbus a enregistré une forte hausse des livraisons en juillet en dépit de problèmes persistants dans la chaîne d’approvisionnement. Cette performance marque une nette amélioration par rapport aux mois précédents, mais l’avionneur européen reste confronté à des défis pour atteindre ses objectifs annuels.
Airbus a livré beaucoup plus d’avions en juillet
En juillet, Airbus a livré 77 avions neufs, surpassant ainsi les 67 appareils livrés en juin et les 53 en mai. Cette progression souligne une reprise après une période de ralentissement causée par des difficultés dans la chaîne d'approvisionnement. Au total, depuis le début de l'année, Airbus a livré 400 avions à 70 clients, dont la majorité sont des monocouloirs (354 appareils).
Montée en puissance des livraisons chez Airbus
Cependant, malgré cette augmentation des livraisons, Airbus a révisé ses prévisions annuelles à la baisse, s'attendant désormais à livrer 770 avions en 2024 contre une prévision initiale de 800 appareils. Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a expliqué cette révision par des problèmes spécifiques et persistants au niveau de la chaîne d'approvisionnement, notamment concernant les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine. « La demande reste très forte, mais le chemin pour y parvenir est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments », a-t-il déclaré.
Airbus a également dû repousser ses objectifs pour sa famille A320 NEO, qui constitue le cœur de sa production. L'objectif de 75 avions produits par mois, un niveau sans précédent, ne devrait être atteint qu'en 2027, soit avec un an de retard par rapport aux prévisions précédentes. La pénurie de moteurs fournis par Pratt & Whitney et CFM International a été un facteur déterminant dans ce retard. Guillaume Faury a souligné que sans cette réduction de cadence, Airbus risquait de se retrouver avec des avions sans moteur en nombre significatif d'ici la fin du trimestre.
Commandes en hausse, rentabilité en baisse
Malgré ces défis, Airbus continue de renforcer son carnet de commandes. En juillet, l'avionneur a enregistré 59 nouvelles commandes, portant le total à 367 commandes nettes depuis le début de l'année. Parmi celles-ci, on compte les 7 long-courriers A330-900 pour Virgin Atlantic et 20 appareils A350-900 pour Japan Airlines.
Cependant, la profitabilité de l'avionneur a souffert. Le résultat opérationnel du premier semestre 2024 a chuté de 23 % par rapport à l'année précédente, s'établissant à moins de 1,5 milliard d'euros. Cette baisse est encore plus marquée en prenant en compte le résultat opérationnel ajusté, qui a plongé de 47 %.
Les problèmes dans le segment spatial ont particulièrement impacté ces résultats. Guillaume Faury a indiqué que « la performance financière semestrielle reflète principalement des charges significatives dans notre activité spatiale. Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes ».
En comparaison, Boeing, le principal concurrent d'Airbus, a également publié des résultats décevants pour le deuxième trimestre, avec une perte nette de 1,4 milliard de dollars. Le constructeur américain a dû faire face à des livraisons moindres et des pertes sur des contrats de défense. Sur le semestre, Boeing n'a livré que 175 avions commerciaux, contre 400 pour Airbus.