L’assemblée s’apprête à trancher sur l’avenir de l’AME, un pilier pour l’accès aux soins des plus précaires. MSF dénonce une initiative qui met en péril non seulement la santé des migrants mais aussi l’équilibre de la santé publique française.
Aide Médicale d’Etat : sa disparition, une bonne idée ?
Des conditions de vie déplorables chez les migrants
La proposition de loi asile et immigration remet en question l'existence de l'AME (Aide Médicale d'État), alertant Médecins Sans Frontières et d'autres acteurs du soin aux populations migrantes. L'AME, qui sert de filet de sécurité sanitaire pour les étrangers en situation précaire, pourrait être remplacée par une assistance médicale d'urgence, plus restrictive et soumise à un droit de timbre. MSF met en avant la contradiction flagrante entre cette mesure d'économie et les besoins sanitaires d'une population déjà fragilisée par un parcours migratoire souvent périlleux, et pour la plupart, privée de soins depuis des mois ou des années.
Les témoignages recueillis par MSF dans des cliniques mobiles à travers la France révèlent des conditions de vie déplorables chez les migrants : précarité extrême, méconnaissance des droits et du système de santé français, et absence de couverture maladie. Ces facteurs exacerbent les maladies chroniques et favorisent l'émergence de nouveaux troubles, notamment psychologiques. La suppression de l'AME, selon MSF, équivaudrait à ignorer ces réalités et à sacrifier le bien-être de milliers de personnes qui sont déjà dans une situation de vulnérabilité extrême.
Aide Médicale d'État : sa suppression critiquée
Le projet de suppression de l'AME est critiqué pour son approche à courte vue, qui pourrait, paradoxalement, entraîner des coûts plus élevés à long terme pour le système de santé français. En négligeant la santé préventive des migrants, on risque de les pousser dans l'ombre, augmentant la probabilité de complications médicales graves. Cela représente un fardeau non seulement pour les individus concernés mais aussi pour l'ensemble du système de santé, qui devra gérer des cas avancés et souvent plus coûteux.
Face à cette proposition législative, MSF appelle les parlementaires à réfléchir aux implications profondes de la suppression de l'AME. L'organisation plaide pour une approche qui intègre pleinement les principes de la santé pour tous, affirmant que la santé publique ne doit pas être compromise par des considérations économiques mal avisées. MSF rejoint ainsi les rangs d'autres institutions et associations dans un appel à la préservation de l'AME, fondée sur des valeurs d'équité, de solidarité et de respect des droits fondamentaux.