Si 615 millions d’euros ont été pariés pendant la Coupe du monde de football au Qatar, rappelons surtout que 70% des parieurs déclarent avoir perdu de l’argent pendant cet événement (1). A l’aube de la Coupe du monde de rugby, Association Addictions France s’inquiète des artifices utilisés par les industriels de l’alcool et des paris sportifs pour attirer toujours plus de consommateurs et générer toujours plus d’addictions.
Coupe du monde de rugby : entre alcool et paris, un marketing qui dérange
Leur cible privilégiée ? Les jeunes. Leur arme ? Le marketing. La réponse d’Addictions France ? Dénoncer leurs manipulations.
Troisième mi-temps, paris gagnés… : des concepts marketing ?
"Compétition sportive" ne devrait pas obligatoirement être synonyme de "bière, vin et paris sportifs". Mais les industries de l’alcool et du jeu d’argent imposent ce lien dans nos esprits à chaque campagne publicitaire lancée lors d’une grande compétition sportive.
Certes, boire de l’alcool ou parier peuvent être source de plaisir, mais c’est parfois aussi un risque en matière de santé ou de sécurité. Et c’est précisément ce que les industries de l’alcool cherchent à occulter. Entre slogans aguicheurs, beaux visuels et sponsoring de compétitions (Heineken Cup, Betclic Elite, etc.), les méthodes employées sont discutables, car les enfants et les adolescents n’échapperont pas à ces publicités massives qui les conditionnent à associer le sport à l’alcool et aux paris sportifs. C’est pourquoi Addictions France invite les entreprises à prendre conscience des conséquences de leur communication pour changer leurs pratiques.
Et si les industries du jeu d’argent et de l’alcool disaient enfin la vérité ?
Qu’il s’agisse des « Et si parier, c’était plus que perdre ou gagner ? » et « Et le sport se vit plus fort » des sites de paris en ligne, ou du fameux « À consommer avec modération » créé de toute pièce par les alcooliers, ces phrases occultent la réalité qui se cache derrière leur modèle économique : l’addiction. Pour preuve : en France, 62% du chiffre d’affaires des sites de paris proviennent de joueurs à risques (2) et 10% des 18-75 ans consomment 58% de l’alcool commercialisé sur le territoire (3).
À travers une campagne vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, décryptant les techniques marketing les plus contestables associant sport, alcool et paris, Addictions France remet les pendules à l’heure car :
- Oui, nous risquons plus de perdre que de gagner en pariant,
- Oui, le marketing de l’alcool et des jeux d’argent joue un rôle important dans les addictions,
- Non, les émotions du sport ne se vivent pas obligatoirement à travers une bière ou un pari.
Rugby World Cup 2023 : le marketing anti-santé a déjà commencé
(2) Selon l’OFDT (Observatoire français des drogues et des tendances addictives)
(3) Selon Santé publique France