Depuis sa mise en place, l’AdBlue a beaucoup fait parler dans le secteur automobile. Stellantis avait prévu d’indemniser les conducteurs seulement en Italie. Mais face à la pression, le groupe annonce son intention de le faire pour l’ensemble des automobilistes européens.
AdBlue : face au scandale, Stellantis va indemniser les victimes
L’AdBlue, un gouffre pour Stellantis
Le scandale AdBlue a suscité une onde de choc parmi les automobilistes européens, provoquant des réparations coûteuses et de nombreuses frustrations. Aujourd’hui, une lueur d’espoir : Stellantis, géant automobile responsable de marques comme Peugeot, Citroën et Opel, annonce son intention d’indemniser les automobilistes concernés. Cette décision a été prise à la suite d’un long bras de fer juridique.
Le système AdBlue, conçu pour réduire les émissions polluantes des véhicules diesel, s’est révélé être une source de pannes majeures. Ces dysfonctionnements, attribués à des erreurs logicielles et à des réservoirs défectueux, génèrent des réparations souvent estimées à près de 1 000 euros par véhicule. Bien que les problèmes soient connus des constructeurs depuis plusieurs années, de nombreuses plaintes révèlent que les consommateurs sont souvent laissés à leur sort, contraints de financer eux-mêmes des réparations imprévues.
En 2022, l’UFC-Que Choisir, appuyée par plus de 7 000 plaintes, a porté le dossier devant la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) et la Commission européenne. Leur argument était clair : cette crise ne s’arrêtait pas aux frontières françaises mais affectait des conducteurs dans toute l’Europe.
Une victoire pour les automobilistes européens
La mobilisation des consommateurs et des autorités a fini par porter ses fruits. Dix-huit mois après avoir été interpellé, Stellantis s’engage à aligner ses pratiques dans toute l’Europe, ne faisant plus de distinctions entre les automobilistes italiens et les autres. Cette décision intervient après une condamnation significative en Italie, où les marques Peugeot et Citroën avaient déjà été contraintes de prendre en charge les réparations liées à l’AdBlue.
Selon un communiqué de l’UFC-Que Choisir, Stellantis vient de prendre des engagements fermes devant le Consumer Protection Cooperation Network (CPC), un réseau regroupant les autorités européennes de protection des consommateurs et la Commission européenne. Ces engagements incluent une indemnisation des automobilistes pour les réparations passées et la prise en charge des futures pannes dues aux dysfonctionnements du système AdBlue.
Concrètement, Stellantis propose un remboursement à 100 % pour les véhicules dont la garantie est échue depuis moins de cinq ans, avec un kilométrage maximum de 150 000 kilomètres. Pour les véhicules plus anciens, entre cinq et huit ans après la livraison (ou six ans après la fin de la garantie), une couverture dégressive sera appliquée en fonction du kilométrage, jusqu’à 210 000 kilomètres.