À la rentrée, près de 37 % des Français envisagent de solliciter un acompte sur leur salaire. Ce recours croissant à ce dispositif montre une situation économique tendue pour de nombreux foyers. Entre inflation persistante, fin des vacances dans le rouge et pouvoir d’achat en berne, cette demande massive d’anticipation salariale révèle des difficultés financières qui touchent une grande partie de la population.
Acompte sur salaire : 1 Français sur 3 devrait le demander
Pourquoi un tel besoin d'acompte sur salaire ?
Le recours à l’acompte sur salaire s’explique par les difficultés financières qui marquent la vie quotidienne des Français. Le dispositif, permettant de recevoir une partie du salaire avant la fin du mois, est de plus en plus sollicité, notamment à la rentrée où les dépenses sont plus élevées. Selon une étude menée par le site de service financier Rosaly, 37 % des salariés envisagent de demander un acompte en septembre (31 % en juin 2024). Cette augmentation s'explique par le fait que les dépenses de la rentrée, combinées à celles déjà eu lieu lors des vacances d'été, mettent à mal de nombreux budgets. En effet, plus d'un Français sur deux se dit à découvert à la rentrée, avec un solde négatif compris entre 200 et 300 euros pour la majorité.
Contrairement à l’avance sur salaire, qui permet de recevoir de l’argent pour des heures non encore travaillées, l’acompte concerne les heures déjà effectuées, mais non payées. Par exemple, un salarié peut demander, dès le 15 du mois, le paiement des heures travaillées en début de mois au lieu d’attendre le versement intégral à la fin. Cela permet de lisser les dépenses mensuelles et d'éviter les découverts bancaires. Cependant, il faut être vigilant : demander un acompte trop régulièrement peut entraîner une gestion parfois délicate du budget sur le long terme.
Un pouvoir d’achat toujours faible pour de nombreux ménages
L’acompte sur salaire, s’il peut apporter une solution temporaire, ne résout pas le problème de fond : la pression continue sur le pouvoir d’achat des Français. Bien que l’inflation ait légèrement ralenti, atteignant 1,9 % en août 2024, une première sous la barre des 2 % depuis trois ans, les mois de hausse des prix ont largement entamé les finances des ménages. Les dépenses liées à l'énergie, à l'alimentation ou encore aux frais de rentrée scolaire pèsent très lourd sur les portefeuilles. Selon l’Observatoire des inégalités, 40 % des Français n’ont pas pu partir en vacances cette année. Ainsi, cette situation économique pousse de plus en plus de personnes à anticiper leur paie pour couvrir des dépenses courantes, un phénomène qui semble se généraliser.
Au-delà des 37 % de Français prévoyant de demander un acompte, une autre statistique vient accentuer l’ampleur du phénomène : 54 % des personnes interrogées par Rosaly anticipent un découvert bancaire à la rentrée. Ce constat n’est pas vraiment surprenant puisque chaque année, près de 42 % des Français se retrouvent dans une situation similaire à cette période. Pour certains, le découvert peut même atteindre entre 300 et 600 euros. Seuls 33 % des Français affirment ne jamais être à découvert.