Publicité ciblée : Facebook et Instagram se plient (enfin) à l’UE

Bonne nouvelle : sous la pression des régulateurs européens, Meta, la maison mère de Facebook et Instagram,vient d’amorcer un virage dans la gestion de ses publicités. Le communiqué du géant du numérique, publié le 13 novembre 2024, indique en effet que les utilisateurs de l’Union européenne ont désormais la possibilité de refuser les publicités ciblées qui pullulaient sur ces réseaux sociaux.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 14 novembre 2024 à 11h19
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Publicité ciblée : Facebook et Instagram se plient (enfin) à l’UE - © Economie Matin
10 %Si le modèle de Meta est jugé non conforme au DMA, le groupe risque une amende de l'exécutif européen qui pourrait atteindre 10 % de son chiffre d'affaires mondial.

Moins de publicités ciblées sur les réseaux de Méta

Meta, maison mère de Facebook et Instagram, doit répondre aux exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et du Digital Markets Act (DMA) de l'Union européenne, entré en vigueur en mars 2024. C'est chose faite. Dans son communiqué, Meta indique que les utilisateurs auront accès à des publicités « moins personnalisées », basées sur des données limitées, comme l’âge, le genre et la localisation.

Pour rappel, le DMA impose à toutes les plateformes de 7 géants du numérique (Méta, Alphabet, Amazon, Apple, Booking, Bytedance, Microsoft), désignés par la Commission européenne, à proposer aux utilisateurs européens la possibilité de refuser le suivi en ligne, sous peine d'une amende pouvant s'élever à 10 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise.

Tel qu'annoncé par la société mère de Facebook et Instagram, cela ne signifie pas que les publicités disparaîtront intégralement. Il faudra, pour certaines d'entre elles, et à l'image de YouTube, obligatoirement visionner leur contenu en intégralité. Cette contrainte imposée par Meta vise à compenser ses pertes avec ses partenaires. Comme le souligne en effet l'entreprise de Mark Zuckerberg : « Chaque euro dépensé dans nos publicités génère en moyenne 3,79 euros de revenus pour les entreprises européennes ». Pour rappel, la zone EMEA, incluant l’Europe, représente à elle seule 23 % du chiffre d’affaires mondial de Meta.

Des abonnements sans pub moins chers

En plus de sa nouvelle politique publicitaire, Meta a annoncé avoir réduit de 40 % le prix de son abonnement sans publicité. Désormais, les utilisateurs peuvent accéder à cette offre pour 7,99 euros par mois sur mobile et 5,99 euros sur le web. Introduit en 2023, cet abonnement permet de naviguer sans publicité tout en répondant aux régulations européennes.

Malgré ces ajustements de Meta, les régulateurs restent prudents. « La protection des données doit rester un droit fondamental, sans devenir une option payante », tient à souligner Anu Talus, présidente du Comité européen de la protection des données (EDPB). Dans le même temps, les autorités européennes poursuivent leur enquête sur les pratiques de Meta, avec des conclusions attendues pour mars 2025. Si le modèle de Meta est jugé non conforme, le groupe risque une amende de l'exécutif européen qui pourrait atteindre 10 % de son chiffre d'affaires mondial.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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