La nouvelle étude de France stratégie sur les dépenses contraintes et le budget des ménages, publiée le 31 août 2021, montre que la part des dépenses dites « pré-engagées » est en forte augmentation chez les ménages en France. Résultat : il reste moins d’argent pour les dépenses dites « arbitrables », qui comprennent les loisirs comme l’alimentation…
Un euro dépensé sur trois l’est dans une « dépense contrainte »
L’étude a analysé la part du revenu des ménages de France qui est dépensé en « dépenses contraintes », des dépenses que France Stratégie définit comme « les dépenses pré-engagées » des ménages. Toute dépense liée à un contrat (téléphone, échéancier de facture énergétique, crédit, loyer…) est considérée « dépense contrainte ». Or, ces dépenses pèsent de plus en plus sur le budget des ménages français.
En 2001, selon France Stratégie, 27% du revenu des foyers était happé par ces dépenses contraintes… et en 2017, selon la nouvelle étude, cette part atteint 32%. Sur le revenu disponible d’un ménage, donc, tous les trois euros, il y a un euro qui est consacré à ces dépenses contraintes. Une augmentation qui a de quoi inquiéter : il conduit à un « net décrochage entre pouvoir d'achat perçu et pouvoir d'achat mesuré », juge France Stratégie.
Les ménages pauvres et les familles monoparentales souffrent le plus des dépenses contraintes
Comme toujours, tous les ménages de France ne sont pas logés à la même enseigne… et ce sont les pauvres qui souffrent le plus de cette augmentation de la part des dépenses contraintes dans leur budget. Pour les ménages pauvres, selon France Stratégie, en 2017, la part des dépenses pré-engagées atteignait 41% du revenu, et même 45% pour les familles monoparentales. Selon France Stratégie, les ménages pauvres (13,5% de l’ensemble des ménages de France) ne disposeraient en moyenne que de 343 euros par mois une fois les dépenses contraintes payées.
Inversement, avec des dépenses contraintes qui ne représentent que 23% du revenu pour les couples sans enfants des ménages aisés, le niveau le plus bas, les ménages aisés disposent en moyenne de 2.832 euros par mois pour les dépenses dites « arbitrables », celles pour lesquelles il est possible de faire un choix concernant les montants ou encore la date.