Mercredi 15 mars 2023, sur les places boursières, ce fut une journée noire. En cause ? La faillite soudaine de SVB (Silicon Valley Bank) quelques jours plus tôt. Alors que Bruno Le Maire déclarait qu’elle n’aurait eu aucune incidence en Europe, les actions bancaires se sont écroulées. Pire de toutes ? Crédit Suisse… dont le risque de faillite à son tour est loin d’être nul.
SVB, Crédit Suisse… Le krach boursier des valeurs bancaires va-t-il être évité ?
Bourse : SVB s’écroule, Crédit Suisse aussi
Bruno Le Maire, lundi 13 mars 2023, Élisabeth Borne ensuite… le gouvernement français avait tenté de déclarer que la faillite de SVB n’allait avoir aucune conséquence sur les banques européennes, et notamment françaises. Les investisseurs n’ont pas écouté… ou n’étaient tout simplement pas convaincus.
Car après la chute, historique, de SVB, la crainte d’une crise systémique s’est emparée des places boursières. Mercredi 15 mars 2023, Crédit Suisse en a fait les frais. Alors que l’établissement inquiétait sur sa stabilité depuis plusieurs années, son titre s’est écroulé. -24% à la clôture, après avoir dépassé les -30% en milieu d’après-midi. En 5 jours seulement, la valeur de l’action Crédit Suisse a chuté de 35%, passant 2,62 à 1,70 francs suisses.
Et, coup dur pour la banque en question, son premier actionnaire, la Saudi National Bank, a refusé catégoriquement de la renflouer, ce qui n’a clairement pas rassuré les marchés.
Les banques européennes s’enfoncent dans le sillage de Crédit Suisse
Les grandes banques ont subi les effets de la chute de Crédit Suisse. Société Générale s’effondre de 12%, et a vu son titre être suspendu. Même chose pour BNP Paribas : -10%. Crédit Agricole recule de 5% en séance. La Suisse UBS recule, elle, de 8,72%
Les autres banques européennes n’ont pas été épargnées : les allemandes CommerzBank et Deutsche Bank ont chuté de plus de 10%. En Italie, Intesa SanPaolo, Unicredit et BancoBPM affichent des baisses entre 7% et 9% en séance.
SVB et Crédit Suisse renflouées… par les autorités
Le bain de sang va-t-il se poursuivre, alors que les établissements craignent un « bank run » ? Ce phénomène consiste pour les clients à retirer le plus d’argent possible des banques en crise, ce qui a l’effet d’aggraver la situation. Un effet de panique dont quelques exemples ont été vus chez SVB.
Les autorités ont bien compris l’ampleur de la crainte, et de la situation. Aux États-Unis et en Suisse, les banques centrales ont donc fait des annonces pour tenter de calmer les investisseurs. Mais le succès des annonces reste mitigé : la FED avait déjà promis ses propres fonds pour garantir les demandes de retraits auprès de SVB dès le 13 mars 2023. Ce qui n’a pas empêché la panique de se propager jusqu’à l’Europe.
Quant à Crédit Suisse, après le refus de renflouement des Saoudiens, c’est la banque centrale suisse qui a accordé un crédit de 50 milliards de francs suisses (50,6 milliards d’euros) pour renforcer le groupe et tenter d’éviter la faillite. Une annonce faite dans la nuit de mercredi 15 à jeudi 16 mars 2023 qui pourrait éviter le scénario du pire.
La faillite de Crédit Suisse, en difficultés depuis quelques années déjà, aurait un effet dévastateur sur le secteur bancaire européen. Car l’exposition des autres banques européennes serait alors certaine… et massive.