La réforme des retraites, toujours rejetée par plus de 7 Français sur 10, pourrait être votée dès jeudi 16 mars 2023. Mais les alertes à son sujet se multiplient. Malakoff Humanis estime désormais que même les employeurs seront perdants. L’augmentation de la durée du travail, 2 ans selon la réforme, va conduire à une hausse des cotisations prévoyance.
Réforme des retraites : vers une hausse des cotisations prévoyance ?
Plus d’années travaillées donc… plus d’absentéisme
Mardi 14 mars 2023, Malakoff Humanis présentait ses résultats annuels. Et le groupe, spécialisé dans la prévoyance et la complémentaire santé, en a profité pour lancer une alerte : la réforme des retraites aura bien une conséquence sur les entreprises. Tout particulièrement, estime-t-il, sur les régimes de prévoyance et les cotisations à ces régimes.
Thomas Saunier, directeur général dont les propos ont été relayés par BFMTV, juge qu’une augmentation du temps de travail pourrait conduire à plus d’absentéisme de la part des salariés. « Parce qu'elles seront plus longtemps en activité », explique-t-il. La réforme des retraites prévoit en effet de reporter l’âge de départ à 64 ans. Soit deux ans de plus, point principal rejeté par les Français, toutes catégories confondues.
Une hausse des cotisations prévoyance à cause de la réforme des retraites ?
Pour compenser cette augmentation de l’absentéisme, les entreprises devront débourser un peu plus d’argent. Ce sont en effet elles qui payent les cotisations prévoyance. Elles sont facultatives, sauf pour certaines catégories socioprofessionnelles comme les cadres. Et elles coûtent au moins 1,50% de la tranche A du salaire.
Or, selon Malakoff Humanis, la réforme des retraites pourrait progressivement conduire à une hausse des cotisations prévoyance de près de 6%. « Cela va s'étaler sur sept ans, de 2023 à 2030, cela va être progressif, et ce sera tout à fait corrigeable avec quelques augmentations », estime Thomas Saunier.